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Pas encore remis de Chido, Mayotte de nouveau placé en alerte cyclonique
Pas encore remis de Chido, Mayotte de nouveau placé en alerte cyclonique / Photo: - - Colorado State University-CIRA (CSU/CIRA)/AFP

Pas encore remis de Chido, Mayotte de nouveau placé en alerte cyclonique

Moins d'un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido sur Mayotte, l'archipel a de nouveau été placé samedi en alerte cyclonique orange, a annoncé la préfecture de Mayotte, en prévision du passage de Dikeledi, tempête annoncée comme très pluvieuse.

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Le niveau orange implique dès à présent "l'arrêt de la circulation des barges" (les ferrys locaux), a précisé sur X la préfecture, mettant en garde contre "une dégradation significative des conditions météorologiques" dès samedi soir. L'aéroport sera également mis à l'arrêt dès 18H00, a indiqué le ministre des Outre-mer Manuel Valls à l'AFP.

La vigilance cyclonique orange s'accompagne désormais d'une vigilance jaune fortes pluies, indique le dernier bulletin de Météo-France.

"Il faut se préparer sérieusement à l'éventualité d'un passage du cyclone au plus près et au déclenchement de l'alerte rouge", a averti la préfecture de ce département d'Outre-mer de 320.000 habitants.

La cellule interministérielle de crise s'est réunie ce matin à Paris, sous l'autorité du cabinet du Premier ministre, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

"Rien n'est laissé au hasard", a assuré Manuel Valls, interrogé par l'AFP en milieu de journée. Sept cent personnels de la Sécurité civile sont notamment mobilisés sur ce territoire français de l'océan Indien de 374 km2, selon lui.

Des messages en français mais aussi en shimaoré et en kibushi, deux langues régionales de Mayotte, ont été diffusés à la radio et à la télévision pour alerter la population.

"Le relais religieux a été utilisé avec les prières de vendredi", ainsi que les réseaux sociaux, notamment Facebook, a également indiqué M. Valls.

Le ministre a également assuré être "très attentif" à l'état des réseaux et télécommunications. "Il y a un dispositif spécial de mise à l'abri des antennes pour qu'on puisse vite les réutiliser après le passage du cyclone", a-t-il dit.

- "Encore plus fragile" -

Le préfet François-Xavier Bieuville a précisé que la tempête tropicale devrait, selon les prévisions, passer à moins de 110 km des côtes sud de l'archipel. "On a même des systèmes qui nous disent 75 km", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse à Mamoudzou samedi matin. "On sera probablement en alerte rouge ce soir", a-t-il prévenu.

Selon les prévisions de Météo-France, le phénomène météorologique devrait parcourir le canal du Mozambique du nord au sud, touchant de plein fouet la pointe nord de Madagascar, passer au large des côtes sud de Mayotte, puis atteindre le Mozambique, déjà fortement endommagée par Chido, pour ensuite obliquer vers l'est et toucher à nouveau Madagascar par la pointe sud.

Dans la capitale mahoraise, Camelia Petre, 35 ans, explique à l'AFP qu'elle sera a priori à l'abri dans sa maison qui "a tenu lors de Chido". Elle "hébergera des amis et collègues qui eux ont perdu leur maison", mais se fait du "souci pour la population précarisée".

"Les habitats de fortune ont été reconstruits, mais d'une façon encore plus fragile, donc le vent, qui risque de (...) transformer (les matériaux) en projectiles, et la pluie et la boue qui vont s'écouler, c'est un vrai danger !", s'inquiète cette professionnelle de l'aménagement urbain.

Dans son dernier bulletin, Météo-France prévoit en effet "une importante dégradation pluvieuse et venteuse", évoquant "de très fortes pluies pouvant générer des inondations".

Les prévisionnistes anticipent toutefois un affaiblissement du cyclone dans la nuit de samedi à dimanche "au stade de forte tempête tropicale, avant de circuler au large du sud de Mayotte" dimanche.

L'entrée en vigueur de cette alerte orange survient moins d'un mois après le passage du cyclone Chido, le plus dévastateur qu'ait connu le petit archipel de l'océan Indien en 90 ans.

"On est encore noyé dans la gestion de crise du premier cyclone", affirme David Georgette, 31 ans. "A titre professionnel, on se prépare" au passage de Dikeledi, "on va faire en sorte de libérer les équipes à l'heure pour qu'elles regagnent leur domicile", explique le jeune trentenaire qui possède plusieurs commerces à Mamoudzou.

- "Evenement humide" -

Le préfet a demandé aux maires de rouvrir les centres d'hébergement (écoles, équipements municipaux, gymnases, etc.) qui avaient pu accueillir quelque "15.000 personnes" lors du précédent épisode cyclonique. Au moins 71 étaient déjà prêts à accueillir du public en milieu de journée selon M. Valls.

Les éventuelles coulées de boue constituent "des risques importants", a souligné le préfet. "Chido était un cyclone sec, on a eu très peu de pluie. Cette tempête tropicale est un événement humide, on va avoir beaucoup de pluie (...) sur un sol déjà fragilisé."

Chido a causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France, faisant au moins 39 morts et plus de 5.600 blessés, détruisant de très nombreuses habitations précaires et en dur du 101e département français.

Les cyclones se développent habituellement dans l'océan Indien de novembre à mars, mais cette année, les eaux de surface sont proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique observé également cet automne dans l'Atlantique nord et le Pacifique.

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A.Taylor--RTC