Libération a été renfloué par Kretinsky sans "aucune condition", affirme son patron
Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, venu au secours du quotidien Libération qu'il a renfloué à hauteur de 15 millions, l'a fait sans "aucune condition", a assuré vendredi Denis Olivennes, directeur général du journal, au micro de franceinfo.
Il conteste un récent article de Mediapart selon lequel Daniel Kretinsky - propriétaire du groupe de presse CMI France qui édite entre autres Marianne, Elle ou Femme actuelle - verserait par tranches le prêt accordé à Libération, "après vérification de la bonne exécution du redressement du journal".
L'homme d'affaires, déjà présent au capital du Monde et de TF1, va prêter 14 millions d'euros à Libé pour garantir son financement pendant quatre ans. Il s'est aussi engagé à soutenir à hauteur d'un million d'euros la fondation du quotidien, le "Fonds de dotation pour une presse indépendante" (FDPI, actionnaire majoritaire de Presse indépendante), auquel le groupe Altice a cédé Libé il y a deux ans.
"Ca témoigne de son goût du pluralisme, de venir soutenir un journal qui n'est pas forcément dans ses idées", a déclaré M. Olivennes, également membre du conseil de surveillance de CMI France.
D'après l'ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), Libé s'est écoulé à plus de 93.000 exemplaires par jour sur la période 2021-2022, soit une hausse de 11,14% par rapport à 2020-2021.
Le remboursement du prêt, prévu pour 2026, "dépend principalement de la rédaction, de notre capacité à poursuivre l'élargissement de notre lectorat et à faire de Libération le grand journal de gauche populaire qu'il mérite d'être". "A cette condition-là, il n'y aura aucun souci pour soit le rembourser, soit refinancer cette dette", a-t-il conclu.
Interrogé sur l'offre déposée par le milliardaire tchèque pour racheter le groupe M6, Denis Olivennes a estimé que ce dernier disposait d'un "avantage considérable par rapport à tous les autres candidats" en étant "complètement vierge en matière audiovisuelle".
N'ayant "aucune activité de production ou de diffusion en télévision ou en radio", "il ne présente aucune aspérité du point de vue du droit de la concurrence, or Bertelsmann a échoué à réussir sa première opération (de fusion) M6/TF1 à cause des règles de la concurrence", a-t-il rappelé.
P.Ortiz--RTC