Covid: l'Assemblée nationale vote une rallonge de 543 millions d'euros pour l'hôpital
Le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé lundi devant l'Assemblée nationale une enveloppe supplémentaire de 543 millions d'euros pour l'hôpital en 2022, en raison des "surcoûts liés au Covid", ce que l'Assemblée nationale a validé peu après.
Cette rallonge, via un amendement du gouvernement au projet de budget de la Sécurité sociale, "s'inscrit dans notre effort sans précédent pour soutenir l'hôpital et tous les personnels qui le font fonctionner", a déclaré le ministre. Ces "surcoûts" de l'épidémie de Covid-19 "ont été finalisés tout récemment", a-t-il précisé.
"Les annonces faites aujourd’hui par le gouvernement sont très fortes, et à la hauteur des enjeux", a salué dans un communiqué le président de la Fédération hospitalière de France, Arnaud Robinet.
Ces 543 millions s'ajoutent aux quelque 570 millions d'euros pour l'hôpital présentés devant le Sénat afin notamment de "faire face à l'épidémie précoce de bronchiolite", a précisé M. Braun à l'Assemblée nationale.
Le député socialiste Jérôme Guedj a ensuite défendu une motion de rejet préalable du projet de budget, examiné en nouvelle lecture, en soulignant que ces ajouts font "un petit peu bricolage" face à "l'effondrement de l'hôpital public", et que l'exécutif reste selon lui "dans le déni de l'inflation".
L'Assemblée a ensuite validé à main levée les amendements du gouvernement permettant cette nouvelle rallonge, droite comme la gauche ne manquant pas de souligner avoir demandé ces montants de longue date.
Plus globalement, M. Braun a vanté un projet de budget "d'engagement et de responsabilité", qui prévoit également des mesures de prévention en santé et une année de stage en priorité dans les déserts médicaux pour les généralistes en formation.
Quelque 800 amendements ont été déposés. Mais selon des sources parlementaires, les débats pourraient tourner court, Elisabeth Borne, privée de majorité absolue, s'apprêtant à dégainer une nouvelle fois l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter le texte sans vote.
"Ce budget, c'est celui du gouvernement, mais c'est aussi celui de la représentation nationale", a insisté M. Braun, sans convaincre les députés.
M. Guedj a dit sa "frustration" face à un gouvernement qui ne fera que "picorer ici ou là" pour retenir des amendements des oppositions.
"L'abus de 49.3 précipité nuira à la santé de notre démocratie parlementaire", a pronostiqué Thibault Bazin (LR).
Ch.Jacobs--RTC