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Premiers pas du gouvernement Barnier, qui invite ses ministres à la modestie

Premiers pas du gouvernement Barnier, qui invite ses ministres à la modestie

Petit-déjeuner des nouveaux ministres à Matignon, premier Conseil des ministres à l'Elysée, et passations de pouvoirs: le gouvernement Barnier, attelage fragile entre les macronistes et Les Républicains, fait ses premiers pas lundi, déjà critiqué et menacé de censure.

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C'est à Matignon que les 39 nouveaux ministres et secrétaires d'Etat, très majoritairement issus de la macronie et de la droite, se sont réunis pour la première fois pendant plus de deux heures, pour un "petit-déjeuner gouvernemental".

Ce n'est "pas un Conseil des ministres" mais une "réunion des ministres autour d'un café pour mieux se connaître", a dit en les accueillant le Premier ministre, alors que le gouvernement se réunira à nouveau autour d'Emmanuel Macron à l'Elysée pour un Conseil des ministres dans l'après-midi.

 

Le gouvernement sera "républicain, progressiste et européen", a-t-il également souligné alors que les macronistes se sont inquiétés de la présence dans le gouvernement de ministres conservateurs et lui ont demandé des assurances sur les lois sociétales comme l'IVG ou le mariage pour tous.

- "Trahison" -

Les ministres se sont ensuite rendus dans leurs ministères respectifs pour les traditionnelles cérémonies de passation. Une première a déjà eu lieu dimanche à Bercy.

Le garde des Sceaux sortant Eric Dupond-Moretti a demandé que la loi de programmation pour la justice soit "respectée" parlant sinon de "trahison", lors de la passation de pouvoir lundi avec l'ancien député socialiste Didier Migaud au ministère de la Justice.

Sur France 2 dimanche, Michel Garnier a fixé quelques caps pour tenter de rassurer ses alliés comme ses opposants.

Alors que l'élaboration du budget 2025, qui a déjà pris un retard inédit, est l'urgence numéro un, Michel Barnier a promis ne "pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français".

Mais "les plus riches doivent prendre part à l'effort de solidarité", a-t-il prévenu, sans se prononcer directement sur un rétablissement de l'ISF, avidement réclamé par la gauche.

Le locataire de Matignon a également assuré que les grandes lois de "progrès social ou sociétal" comme celles sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), le mariage pour tous ou l'assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA) seraient "intégralement préservées".

Son prédécesseur, désormais patron des députés macronistes, Gabriel Attal, lui avait demandé de lever les doutes pour qu'il n'y ait "pas de retour en arrière" sur ces questions.

La présence dans le nouveau gouvernement de figures résolument conservatrices comme le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau fait grincer des dents.

Moment marquant de la matinée, le nouveau poids lourd du gouvernement succédait place Beauvau à Gérald Darmanin.

"J'ai trois priorités, la première rétablir l'ordre, la deuxième rétablir l'ordre, la troisième rétablir l'ordre", a-t-il lancé, promettant "la fermeté" face à "une barbarie presque quotidienne".

- "Urgence écologique" -

Michel Barnier s'est aussi engagé à "prendre le temps d'améliorer" la très contestée réforme des retraites.

Des garanties insuffisantes pour la gauche.

"Michel Barnier n'a pas dit un mot de la pauvreté. Il n'a rien proposé face à l'urgence écologique", a taclé la vice-présidente insoumise de l'Assemblée nationale Clémence Guetté, relevant que le gouvernement ne comptait pas revenir au report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans.

Le Nouveau Front populaire a déjà prévu de rédiger une motion de censure qui sera déposée par les socialistes après la déclaration de politique générale du Premier ministre, prévue le 1er octobre, a indiqué le patron du PS Olivier Faure.

Reste que le Rassemblement national doit voter ce texte pour faire tomber le gouvernement, ce qui pour l'instant est peu probable de l'aveu même de M. Faure.

Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise a dénoncé lundi sur Europe 1/Cnews "une sorte de braquage en bande organisée" du gouvernement, accusant le RN de "trahir ses électrices et électeurs" en ne votant pas la censure.

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A.Taylor--RTC