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Présidentielle: Pécresse/Zemmour, un débat pour se relancer
Présidentielle: Pécresse/Zemmour, un débat pour se relancer

Présidentielle: Pécresse/Zemmour, un débat pour se relancer

Un débat pour se relancer: la candidate de droite Valérie Pécresse et l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, au coude-à-coude dans les sondages, se sont affrontés jeudi soir, lors d'un duel sur TF1 et LCI souvent vif et haché.

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Les premiers échanges ont été particulièrement animés. "Quand on est sous influence de (Vladimir) Poutine (le président russe), on ne peut pas se dire patriote. Et c'est pour cela que vous êtes décrédibilisé pour présider la France", a lancé la prétendante LR à l'Elysée.

Elle a accusé son rival d'être porté par l'"esprit munichois", en étant "défaitiste", en étant "fasciné par la force d'Hitler, la force de Poutine" en affirmant qu'"il faut un Poutine français". Elle a pointé son "inhumanité" en refusant d'accueillir en France les réfugiés fuyant la guerre en Ukraine.

Son rival lui a répondu en la qualifiant de "technocrate" et de "gestionnaire". "Vous êtes profondément une centriste et vous avez déjà trahi les électeurs de droite", a-t-il taclé.

Ce premier face-à-face télévisé pourrait être décisif pour les deux prétendants à un mois du premier tour afin de relancer une campagne paralysée par la guerre en Ukraine. Et ils ont en commun d'avoir baissé ces derniers jours dans les sondages: Valérie Pécresse est donnée entre 11 et 13%, Eric Zemmour entre 11% et 14%, soit bien derrière Marine Le Pen (17-18%) et très loin derrière Emmanuel Macron (environ 30%).

Les raisons de leur décrochage dans les sondages sont différentes: ébranlée par un mauvais démarrage au Zénith le 13 février, Valérie Pécresse a passé beaucoup de temps à faire la synthèse des différentes sensibilités de son propre camp et peine à créer une dynamique face au président-candidat.

L'ancien polémiste est lui pénalisé pour ses propos jugés prorusses ou ses positions sur les réfugiés ukrainiens qui ont suscité des critiques jusque dans son équipe -- il a depuis nuancé ce dernier point.

- "Compromissions" avec Poutine -

La candidate de droite a profité d'un sommet européen présidé par Emmanuel Macron, également président en exercice de l'UE, pour tenter d'étoffer sa stature internationale en réunissant des leaders européens de droite et centre droit du Parti populaire européen (PPE).

En défendant des sanctions "extrêmement fortes" à l'encontre de la Russie, elle a taclé au passage Marine Le Pen et Eric Zemmour dont elle a dénoncé les "sympathies" et "compromissions" avec Vladimir Poutine.

Mais tous se sont retrouvés pour critiquer de nouveau le déploiement jeudi du drapeau européen sous l'Arc de Triomphe à l'occasion du sommet de Versailles, après la polémique provoquée par son installation le 31 décembre pour célébrer la présidence française du Conseil de l'UE.

Pour la candidate RN, Emmanuel Macron est "dans une provocation permanente à l'égard du peuple français". "Il méprise leur sentiment national" et "patriotique". "En réalité il veut remplacer la souveraineté nationale par la souveraineté européenne", a-t-elle affirmé.

"Emmanuel Macron aime humilier la Nation française. La preuve: il récidive", s'est indigné Eric Zemmour sur Twitter.

Plus modéré mais également critique, Valérie Pécresse a affirmé qu'en tant que "patriote et européenne", elle aurait "préféré que le drapeau français et européen s’embrassent sous l'Arc de triomphe, ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy".

- Débat sur les retraites -

Outre le débat Pécresse/Zemmour, la journée de campagne a été marquée par la question sensible des retraites qui a fait irruption dans la campagne avec la proposition d'Emmanuel Macron de repousser l'âge de départ à 65 ans, contre 62 ans actuellement, dénoncée comme "injuste" par ses adversaires, notamment de gauche.

S'il est réélu en avril, le chef de l'Etat ambitionne de relancer cette vaste réforme des retraites qu'il avait dû suspendre puis annuler en pleine crise du Covid.

Il propose un allongement progressif d'ici "2032" de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, "un minimum de retraite à 1.100 euros" pour les carrières complètes, et la "suppression des principaux régimes spéciaux".

Le patron de la CFDT, premier syndicat français, Laurent Berger, a dénoncé une mesure "injuste" et "brutale" que la confédération entend "combattre".

A droite, Valérie Pécresse plaide elle aussi pour repousser la retraite à 65 ans, et Eric Zemmour veut la porter à 64 ans. Marine Le Pen parle elle d'une retraite à 60 ans mais qu'elle réserve à ceux entrés très jeunes dans la vie active.

Même opposition à gauche, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon affichant son "désaccord absolu" en rappelant qu'il était pour la retraite à 60 ans.

L'écologiste Yannick Jadot a parlé d'une mesure "extrêmement injuste" souhaitant au contraire remettre la pénibilité au cœur du régime des retraites. Pour Ian Brossat, porte-parole du candidat communiste Fabien Roussel, c'est "une proposition antisociale et cruelle pour les gens qui exercent des métiers pénibles".

M.Allan--RTC