Pakistan: 11 morts dans des attaques au Baloutchistan
Une demi-douzaine d'hommes armés a tué 11 personnes, dont neuf travailleurs pendjabis, au Baloutchistan, province du sud-ouest du Pakistan en proie à des violences, ont annoncé samedi les autorités locales.
Six hommes armés ont arrêté vendredi en début de soirée un autocar près de la ville de Naushki, vérifié les papiers d'identité des occupants puis emmené neuf travailleurs pendjabis, ethnie majoritaire au Pakistan.
Leurs corps sans vie ont été ensuite retrouvés à deux kilomètres de l'autoroute. "Ils leur ont tiré dessus à bout portant", a expliqué à l'AFP un responsable de la police locale, Allah Bakhsh.
"Un groupe d'hommes armés a bloqué l'autoroute", a raconté à l'AFP un passager de l'autocar, Tahir Hussain, "ils ont obligé le bus à s'arrêter".
"Ils nous ont demandé lequels parmi nous étaient des Pendjabis", a poursuivi l'homme âgé de 50 ans, "ceux qui étaient avec leur famille ont été épargnés". "Ils ont emmené les autres sous la menace de leurs fusils. Et au bout d'un moment on a entendu des coups de feu, au loin".
Un autre témoin, Zahid Imran, 46 ans, a indiqué à l'AFP que les assaillants avaient déclaré aux passagers avant de les emmener: "Vous les Pendjabis, vous tuez nos enfants, suivez-nous".
Les assaillants ont ensuite fait feu sur une voiture appartenant à un député provincial, mais qui n'était pas à bord.
Deux des occupants sont morts après que le véhicule, dont le chauffeur a perdu le contrôle, est tombé dans un fossé.
"La police et les forces paramilitaires ont passé la zone au peigne fin pour arrêter les assaillants", a expliqué Habibullah Musakhail, un haut responsable local, "mais ils avaient déjà pris la fuite".
L'attaque n'avait pas été revendiquée samedi après-midi mais Allah Bakhsh, le responsable de la police locale, a estimé qu'elle portait la marque des séparatistes du Baloutchistan.
Depuis des décennies, cette vaste province, pauvre et peu peuplée, est secouée par des violences ethniques, sectaires et séparatistes.
Le Baloutchistan est riche en hydrocarbures et en minerais, mais sa population se plaint d'être marginalisée et spoliée de ses ressources naturelles.
Les rebelles s'en prennent régulièrement aux Pendjabis et Sindhis de même qu'aux employés des compagnies étrangères opérant dans le secteur de l'énergie.
Mais les forces de sécurité pakistanaises sont les plus fréquemment visées par les séparatistes qui affirment que leur communauté est victime d'exécutions extra-judiciaires et d'enlèvements.
Le Premier ministre du Pakistan, Shehbaz Sharif, a qualifié l'attaque de vendredi soir d'"acte terroriste" dans un communiqué et déclaré que "ceux qui l'ont permise seraient punis".
A.Romano--RTC