JO-2024: 100 jours pour finir d'organiser une fête planétaire sous haute sécurité
Malgré la nervosité sécuritaire concentrée sur la cérémonie d'ouverture et une opinion encore tiède, l'horloge tourne et les JO de Paris s'ouvriront dans quasiment cent jours, le 26 juillet.
"Il faut rester très humble car dans la dernière ligne droite tout peut basculer, comme pour les athlètes", résume le patron des JO Tony Estanguet, qui se rend mardi en Grèce pour l'allumage de la flamme.
Cérémonie d'ouverture sur la Seine: tension maximum
Cette cérémonie est le moment le plus mis en avant mais aussi le plus redouté par les autorités.
Cette première dans l'histoire des JO, une cérémonie hors stade et sur la Seine, cristallise l'attention, encore plus depuis l'attentat de Moscou du 22 mars revendiqué par l'Etat islamique.
Pour mieux quadriller et sécuriser la zone le long du fleuve, il faudra une semaine. Les badauds seront priés de montrer patte blanche avec un QR code. "Aujourd'hui, ni l'équipe iranienne, ni l'équipe israélienne, ni l'équipe américaine ne font part de leurs réserves, encore moins le CIO qui se satisfait chaque jour du sérieux avec lequel la France prépare cette cérémonie d'ouverture", affirme le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Pour assurer au mieux la sécurité, la dimension de la fête a été revue à la baisse: le nombre de spectateurs pouvant y assister gratuitement est passé de 500.000 à 222.000. Avec ceux qui ont payé leur place en bas des quais, ils devraient être quelque 320.000 au total. Ce n'est "sans doute pas la dernière retouche", assure une source sécuritaire.
Il existe des "plans de repli", a dit récemment le président de la République. Mais cela "semble impossible de déplacer une cérémonie comme ça vu l'échéance, le plan B doit à mon avis consister à des versions dégradées de ce qui est prévu", souffle un haut-fonctionnaire.
Pendant ce temps, le recrutement pour les artistes qui participeront au spectacle sur la Seine continue. De même que les tests des dispositifs de lutte antidrones car ils ne semblent pas encore au point, ont confié plusieurs sources sécuritaires à l'AFP.
Les transports: métro, vélo, rando ?
Côté transports, c'est la mobilisation générale pour éviter le chaos cet été, avec 15% de trains en plus qu'un été normal, pour absorber un flux semblable à un jour ouvré normal d'hiver. Mais les difficultés des usagers au quotidien sur plusieurs lignes de métro et RER inquiètent. "Si ça se passait mal, on porterait atteinte au crédit de la France," a prévenu Jean Castex, le PDG de la RATP et ancien locataire de Matignon dans un entretien à l'Equipe.
Les autorités appellent ceux qui le peuvent à éviter les transports pendant la période. "Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c'est bon pour la santé", a lâché Valérie Pécresse, à la tête d'Ile-de-France mobilités qui gère les transports franciliens. "C'est peut-être le moment de sortir son vélo", a renchéri le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete.
Les équipements olympiques livrés en temps et en heure
Grand motif de satisfaction pour l'Etat et les organisateurs, le village olympique et le centre aquatique olympique à Saint-Denis ont été construits en temps et en heure. Ils sont maintenant en train d'être aménagés. Le Cojo a déjà installé 4.200 lits sur les quelque 14.200 du village.
Échafaudages et tribunes temporaires grimpent dans les stades éphémères comme à La Concorde ou au Champs de Mars en plein centre de Paris, ainsi qu'au château de Versailles.
"On sent après des mois d'interrogations, d'inquiétudes (...) qu'on est en train de s'engager dans une phase de +JO mania+", assure Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris. Reste que les JO semblent encore loin dans les têtes, quatre Français sur dix seulement disent les attendre "avec impatience".
Côté organisateurs, c'est "concentration absolue". Et pour que la ferveur prenne, ils misent sur les festivités du relais de la flamme et une giga fête d'arrivée le 8 mai à Marseille.
Tensions Paris-Moscou
Les Russes restent autorisés à participer sous bannière neutre et sous strictes conditions, mais devraient être peu nombreux. Comme les Bélarusses, ils ne paraderont pas sur la Seine au soir du 26 juillet.
Dans un contexte de tensions très fortes entre Moscou et Paris, Emmanuel Macron a dit n'avoir "aucun doute" sur le fait que la Russie ciblera l'organisation des Jeux Olympiques. Des accusations "infondées", a répliqué Moscou.
W.Janssens--RTC