RCA Telegram News California - Israël bombarde Gaza, sa réponse à l'attaque iranienne se fait attendre

Israël bombarde Gaza, sa réponse à l'attaque iranienne se fait attendre

Israël bombarde Gaza, sa réponse à l'attaque iranienne se fait attendre

L'armée israélienne a lancé lundi des dizaines de frappes meurtrières sur la bande de Gaza ravagée par six mois de guerre, à l'heure où le monde attend la réponse d'Israël à l'attaque sans précédent de l'Iran qui a aggravé les risques d'un embrasement régional.

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Cette première attaque directe menée par la République islamique d'Iran contre le territoire israélien, qu’Israël a dit avoir déjouée avec ses alliés, a été lancée en riposte à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, imputée à Israël.

Dans la foulée, l'Iran a dit considérer "l'affaire close" et mis en garde Israël, son ennemi juré, contre tout "comportement imprudent" qui déclencherait une réaction "bien plus forte" de sa part.

Alors que la question des représailles israéliennes se pose, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réuni son cabinet de guerre dimanche mais aucune décision n'a été prise selon les médias locaux.

Alliés historiques d’Israël, les Etats-Unis ont d'ores et déjà dit ne pas vouloir "d'une guerre étendue avec l'Iran", et les appels internationaux à la désescalade se sont multipliés.

"Nous ne participerons à aucune action potentielle de la part" d'Israël, a insisté dimanche un responsable américain.

"Nous ne soutenons pas une frappe en représailles", a déclaré lundi le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, à la BBC. Le président français Emmanuel Macron a appelé à éviter un "embrasement" régional.

- "Pas un seul instant" -

En attendant, l'armée israélienne s'est dit déterminée à ne pas dévier de ses objectifs face au Hamas palestinien, un allié de l'Iran, dans la bande de Gaza assiégée depuis six mois et menacée de famine en raison de la guerre selon l'ONU.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste Hamas à partir de Gaza, qui a fait 1.170 morts en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi sur la base de données officielles. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent retenues à Gaza dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme un mouvement terroriste, et son armée a lancé une offensive d'envergure, aérienne puis terrestre, contre le territoire palestinien pauvre et surpeuplé.

Ces dernières 24 heures, 68 morts ont été recensés à Gaza selon le ministère de la Santé du Hamas lundi, ce qui porte à 33.797 le bilan des personnes tuées, en majorité des civils, dans les opérations israéliennes depuis le 7 octobre d'après la même source.

"Même quand nous étions attaqués par l'Iran, nous n'avons pas perdu de vue, pas un seul instant, notre mission essentielle à Gaza, qui consiste à sauver nos otages des mains du Hamas, mandataire de l'Iran", a déclaré dimanche le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, en annonçant l'envoi prochainement de deux brigades de réserve à Gaza.

Avant l'aube, des dizaines de raids israéliens ont frappé le secteur de Khan Younès, dans le sud de l'étroite bande de terre. Dix-huit corps y ont été récupérés sous les décombres et transférés dans un hôpital, a affirmé la Défense civile.

- Des otages à Rafah selon l'armée -

Benjamin Netanyahu veut surtout lancer une offensive terrestre contre Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza, qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas et où selon l'armée des otages sont détenus.

Et ce malgré les mises en garde de la communauté internationale, y compris les Etats-Unis, qui redoute un bain de sang parmi les quelque 1,5 million de Palestiniens entassés à Rafah, la plupart des déplacés ayant fui les combats ailleurs dans le territoire.

Dimanche, et à la suite d'une fausse rumeur selon laquelle l'armée autorisait les déplacés à retourner dans le nord de Gaza, des milliers de ces déplacés ont pris le chemin du retour. "On ne respire plus à Rafah. C'est terrible", raconte à l'AFP Basma Salman.

Mais l'armée a démenti la rumeur. "Le nord de la bande de Gaza reste une zone de combat".

- "Au bord du précipice" -

"Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les populations de la région font face à un vrai danger de conflit généralisé dévastateur. C'est le moment de la désescalade", a déclaré le patron de l'ONU Antonio Guterres lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité dimanche.

Il a condamné à la fois l'attaque iranienne et la frappe contre le consulat iranien à Damas.

A la réunion, l'ambassadeur israélien à l'ONU, Gilad Erdan, a appelé le Conseil de sécurité à "imposer toutes les sanctions possibles contre l'Iran". Et l'ambassadeur d'Iran, Amir Saeid Iravani, a souligné que son pays "n'a pas eu d'autre choix que d'exercer son droit à l'autodéfense".

"Les pays occidentaux devraient apprécier la retenue de l'Iran au cours des derniers mois", "au lieu de porter des accusations", a dit lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne Nasser Kanani, après les condamnations de son attaque contre Israël.

La République islamique d'Iran appelle à la destruction d'Israël. Mais jusqu'à samedi dernier, elle s'était gardée d'attaquer frontalement Israël.

P.Ortiz--RTC