RCA Telegram News California - Election présidentielle en Macédoine du Nord, la droite loin en tête au premier tour

Election présidentielle en Macédoine du Nord, la droite loin en tête au premier tour
Election présidentielle en Macédoine du Nord, la droite loin en tête au premier tour / Photo: Robert ATANASOVSKI - AFP

Election présidentielle en Macédoine du Nord, la droite loin en tête au premier tour

La candidate de droite était en tête mercredi soir en Macédoine du Nord avec près de 40% des voix selon des résultats partiels, au premier tour d'une élection présidentielle dont la campagne a tourné autour d'une question cruciale pour l'avenir du pays : accepter ou non les conditions posées par l'Union européenne pour pouvoir y entrer.

Taille du texte:

Gordana Siljanovska-Davkova, qui était en tête des sondages, a remporté 39,97% des suffrages après le dépouillement de 90% des bulletins, a indiqué la commission électorale tard mercredi.

"Il est certain que ce résultat est incroyablement inspirant pour moi. Je suis sure d'une chose : ce que j'ai promis, je le ferai à ma façon", a-t-elle réagi. "C'est le début d'une nouvelle ère".

Deuxième et loin derrière, l'actuel président, Stevo Pendarovski - un social-démocrate - récolte 19,90% des voix. Le second tour aura lieu le 8 mai.

"Nous espérions moins d'écart, mais demain est un autre jour", a-t-il réagi dans la soirée. "Ma tâche est de promouvoir l'Europe en laquelle je crois, un Etat qui n'est pas isolé, qui sera intégré à l'Europe".

La vie politique dans cet Etat des Balkans d'1,8 million d'habitants est engluée depuis des années dans des discussions sur l'opportunité ou non de se plier aux exigences de l'UE et surtout de la Bulgarie voisine.

Cette dernière a d'abord insisté pour que la langue macédonienne soit considérée comme un simple dialecte bulgare, ce que Skopje a refusé. Puis, dans un deuxième temps, elle a réclamé l'inclusion de la minorité bulgare dans la Constitution, au risque de faire échouer les négociations en vue d'une adhésion à l'Union européenne de la Macédoine du Nord.

Les deux principaux candidats à la présidence de ce pays - qui a déjà dû changer de nom pour mettre fin à un conflit avec un autre voisin, la Grèce - ne sont pas d'accord sur la réponse à donner à Bruxelles.

Stevo Pendarovski veut immédiatement réviser la Constitution pour faire avancer les négociations avec l'UE en vue de son intégration, à laquelle la Macédoine du Nord est candidate depuis 2005.

Gordana Siljanovska-Davkova, soutenue par le principal parti de droite, VRMO-DPMNE, veut attendre que son pays devienne membre de l'UE avant de modifier la loi fondamentale.

"S'il suffisait de réviser la Constitution pour entrer dans l'Union européenne, nous y serions déjà", a balayé d'un revers de la main cette femme de 71 ans pendant la campagne électorale, promettant de "ne pas oublier les intérêts nationaux".

"Unissons la nation", a-t-elle lancé lors de son dernier meeting de campagne. "Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons nous rendre fiers. Et surtout, faire de ce petit Etat, un Etat européen respecté".

- Participation et ralliement -

Le premier tour a aussi été marqué par une participation en hausse de 8 points par rapport au premier tour des élections en 2019 : 49,75% des électeurs se sont déplacés.

Le ralliement des 5 autres candidats à l'élection sera l'autre enjeu du second tour.

Parmi eux deux candidats de la minorité albanaise - qui représente environ un quart de la population : Bujar Osmani, le ministre des Affaires étrangères, candidat du parti albanais DUI, est arrivé 3e avec 13,68% des voix. Arben Taravari, soutenu par une coalition de trois partis baptisée "Vlen" ("Ca vaut la peine"), a recueilli 9,6%.

Au-delà d'un référendum sur la posture à adopter face à l'UE, le premier tour aura aussi été l'occasion de déterminer le rapport de forces entre les différents partis avant le 8 mai, la date à la fois du second tour et des législatives.

Mais pour beaucoup de citoyens, il s'agit surtout de mettre fin à la fuite de la jeunesse.

"La situation est de plus en plus intenable, les jeunes partent et nous nous demandons qui va rester ici", résume Sanja Jovanovic-Damjanovska, une employée de l'administration publique. "J'espère que celui qui gagnera travaillera à améliorer notre niveau de vie".

"Je veux que la Macédoine intègre l'Europe, pour qu'on ait du travail" confie Faik Kurtis, un charpentier. "Que les jeunes ne partent plus à l'étranger, qu'ils restent ici, dans leur propre pays."

F.Peeters--RTC