Bombardements israéliens et combats avec le Hamas dans la bande de Gaza
Israël a bombardé jeudi plusieurs secteurs de la bande de Gaza, notamment la ville de Rafah où l'armée se prépare à une opération terrestre dans sa guerre contre le Hamas, malgré les mises en garde de la communauté internationale, en particulier l'allié américain.
Le mouvement islamiste palestinien a diffusé mercredi une vidéo montrant un des otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du 7 octobre du Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.
Un avion a "éliminé une cellule de snipers" dans le secteur du camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, a-t-elle ajouté.
Des combats entre les forces israéliennes et des combattants palestiniens ont eu lieu au nord de ce camp, selon des témoins.
Des correspondants de l’AFP et des témoins ont fait état par ailleurs de tirs d’artillerie et de frappes aériennes sur le quartier de Zeitoun, dans le sud de la ville de Gaza, à travers la nuit. Des frappes aériennes ont aussi touché la ville de Rafah.
- "Deux brigades mobilisées" -
De nombreuses capitales étrangères parmi lesquelles Washington s'inquiètent notamment des préparatifs en cours pour une offensive terrestre sur la ville de Rafah.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, assure depuis des semaines que cette ville, située à l'extrémité sud du territoire palestinien, où se trouvent un million et demi de personnes, est le dernier bastion du Hamas.
"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a encore déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer.
"Deux brigades de réservistes ont été mobilisées pour des opérations" à Gaza, a-t-il ajouté, précisant qu'il y avait "quatre bataillons (du Hamas) encore à Rafah" qui étaient visés par l'armée.
Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d'installer des abris et des centres de distribution de nourriture.
L'évacuation des civils gazaouis durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les Etats-Unis, l'Egypte et d'autres pays arabes tels que les Emirats arabes unis, selon ces responsables.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.
Sa vaste opération militaire dans la bande de Gaza a fait 34.305 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.
- "Ramenez-les" -
La Maison Blanche a exigé mercredi des "réponses" des autorités israéliennes après la découverte de fosses communes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza, dont celui de Nasser à Khan Younès.
La Défense civile de Gaza a affirmé avoir exhumé depuis samedi 340 corps de personnes tuées et enterrées selon elle par les forces israéliennes dans des fosses communes dans l'hôpital Nasser.
L'armée israélienne a parlé d'allégations "sans fondement", disant avoir déterré, puis ré-enterré, des corps parce qu'elle était à la recherche de cadavres d'otages.
Un des objectifs affichés de M. Netanyahu dans la guerre à Gaza est de ramener les otages, dont les familles et proches se rassemblent régulièrement pour tenter de faire pression sur leur gouvernement pour obtenir leur libération.
Le Hamas a diffusé mercredi, sur sa chaîne Telegram, une vidéo d'un otage, enlevé lors du festival de musique Nova.
Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, y accuse le Premier ministre israélien et les membres de son gouvernement d'avoir "abandonné" les otages.
Mercredi soir à Jérusalem, des dizaines de manifestants se sont réunis devant la résidence de M. Netanyahu avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Ramenez-les à la maison".
Alors que la bande de Gaza est confrontée à une situation humanitaire dramatique, sa population risquant la famine selon l'ONU, Joe Biden a promulgué mercredi une loi comprenant notamment de l'aide pour le territoire assiégé, appelant Israël à veiller à ce qu'elle parvienne "sans délai" aux Palestiniens.
La guerre à Gaza a exacerbé les violences dans la région, notamment à la frontière libano-israélienne, où Israël et le puissant mouvement Hezbollah, allié du Hamas, échangent des tirs quotidiennement depuis le 7 octobre.
L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir frappé dans le sud du Liban 40 cibles du Hezbollah et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.
L'agence officielle libanaise et une source du Hezbollah ont fait état par ailleurs d'une frappe au drone jeudi matin contre un camion dans l'est du Liban, faisant un blessé, imputant l'attaque à Israël.
Ch.P.Robertson--RTC