Affrontements à Los Angeles sur le campus d'UCLA autour d'un campement pro-palestinien
Des affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi, en marge d'un rassemblement pro-palestinien sur le campus de l'Université UCLA, à Los Angeles, selon la police et des images retransmises par les télévisions américaines.
"A la demande d'UCLA, en raison de nombreux actes de violence commis dans le campement à l'intérieur du campus, le LAPD intervient pour assister la police de l'université et restaurer l'ordre et la sécurité", a annoncé la police de la ville de Los Angeles sur X.
Des manifestants et des contre-manifestants s'affrontaient à coups de bâton, se lançaient des objets et tiraient des feux d'artifice les uns sur les autres, selon les images des télévisions.
Les heurts opposent des groupes pro-palestiniens et pro-israéliens, d'après CNN.
La police de New York a délogé mardi soir des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de l'université Columbia, intervenant manu militari dans l'épicentre de la mobilisation pro-palestinienne sur les campus américains.
Comme ailleurs, les étudiants de Columbia, université privée, veulent que la direction coupe les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël.
Un campus d'élite du nord-est, Brown University à Providence dans le Rhode Island, a annoncé un accord avec les étudiants : démantèlement du campement contre un vote de l'université en octobre sur d'éventuels "désinvestissements de +sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza+".
- Peur chez les étudiants juifs -
Depuis deux semaines, de nombreux dirigeants d'universités à travers les Etats-Unis font face à des manifestants, parfois quelques dizaines seulement, qui occupent leur campus pour s'opposer à la guerre menée par Israël à Gaza contre le Hamas.
Des étudiants pro-palestiniens ont ainsi établi un campement en plein coeur du campus de UCLA, sur une pelouse entourée de barricades.
Le chancelier d'UCLA, Gene D. Block, avait mis en garde, avant ces heurts, contre la présence de personnes extérieures à l'université.
Dimanche, des militants pro-palestiniens et pro-israéliens, soutenus par de nombreux manifestants extérieurs au campus, en étaient venus aux mains, avec des bousculades et des insultes.
"Beaucoup de manifestants et de contre-manifestants pratiquent leur militantisme de manière pacifique. Mais d'autres emploient des méthodes franchement choquantes et honteuses", a écrit le chancelier dans un message posté mardi sur le site de l'université.
"Nous avons été témoins d'actes de violence. Ces incidents ont provoqué, tout particulièrement chez nos étudiants juifs, une profonde anxiété et de la peur", a-t-il ajouté.
La vague de protestation contre la guerre que conduit Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza s'étend dans les universités américaines depuis dix jours. Le mouvement est parti de Columbia où cent personnes avaient été interpellées le 18 avril.
- A 6 mois de la présidentielle -
Depuis, des centaines d'autres - étudiants, enseignants et militants - ont été interpellées, parfois arrêtées et poursuivies en justice dans plusieurs universités du pays.
Les images de policiers anti-émeutes intervenant sur les campus, à la demande des universités, ont fait le tour du monde, rappelant des événements similaires aux Etats-Unis lors de la guerre du Vietnam.
Les manifestations ont ravivé le débat tendu depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, sur la liberté d'expression, un droit constitutionnel et des accusations d'antisémitisme.
Le pays compte le plus grand nombre de juifs dans le monde après Israël, et des millions d'Américains arabo-musulmans.
A six mois de la présidentielle dans un pays polarisé, ce mouvement estudiantin a fait vivement réagir le monde politique.
Joe Biden "doit faire quelque chose" contre ces "agitateurs payés", a déclaré mardi soir sur Fox News le candidat républicain Donald Trump. "Il nous faut mettre fin à l'antisémitisme qui gangrène notre pays aujourd'hui", a-t-il ajouté.
"Alors que l'université Columbia est plongée dans le chaos, Joe Biden est absent parce qu'il a peur de s'attaquer au sujet", a écrit sur X le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson dans la soirée. Il réclame depuis longtemps le départ de sa présidente, Minouche Shafik.
"Occuper par la force un bâtiment universitaire est la mauvaise approche" et ne représente "pas un exemple de manifestation pacifique", avait tonné avant l'intervention de la police John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale du président démocrate Joe Biden.
J.Gustafsson--RTC