RCA Telegram News California - Frappes israéliennes sur Rafah, négociations de la "dernière chance" au Caire

Frappes israéliennes sur Rafah, négociations de la "dernière chance" au Caire
Frappes israéliennes sur Rafah, négociations de la "dernière chance" au Caire / Photo: - - AFP

Frappes israéliennes sur Rafah, négociations de la "dernière chance" au Caire

L'armée israélienne a mené mercredi des frappes contre la ville surpeuplée palestinienne de Rafah menacée d'une offensive terrestre majeure, à l'heure où se tiennent au Caire des négociations de "la dernière chance" pour une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

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La reprise des discussions au Caire se déroule en présence de représentants israéliens et du mouvement islamiste palestinien ainsi que des médiateurs qatari, américain et égyptien, selon un média proche des autorités égyptiennes.

Malgré les multiples mises en garde et pressions internationales pour une trêve, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit déterminé à lancer un assaut terrestre contre Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée, dernier bastion selon Israël du Hamas qu'il a juré d'anéantir.

La riposte de l'armée israélienne a été dévastatrice: le déluge de feu sur le territoire palestinien où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants a coûté la vie en sept mois à près de 35.000 personnes selon le Hamas, provoqué une catastrophe humanitaire avec une situation de famine dans le nord d'après l'ONU et des destructions colossales.

Mercredi, et sous la pression des Etats-Unis, son principal allié, Israël a annoncé la réouverture du passage de Kerem Shalom situé près de Rafah et fermé lundi au lendemain de tirs par le Hamas de roquettes sur la zone qui ont tué quatre soldats.

"Des camions en provenance d'Egypte transportant de la nourriture, de l'eau, des abris, des médicaments et du matériel médical, arrivent au passage" de Kerem Shalom, selon un communiqué de l'armée. Après inspection, la cargaison sera transférée dans le territoire palestinien assiégé.

Mais Juliette Touma, porte-parole de l’Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a indiqué à l'AFP que ce passage "n'était toujours pas ouvert" en milieu de matinée.

- Bombardements à Rafah et Gaza -

Un deuxième passage depuis Israël, celui d'Erez, qui donne accès au nord de la bande de Gaza, "continue de fonctionner pour faciliter l'entrée des aides", a indiqué l'armée.

L'exécutif américain a jugé "inacceptable" la fermeture des passages de Kerem Shalom avec Israël, et celui de Rafah, à la frontière avec l'Egypte.

Il a aussi "suspendu la livraison d'une cargaison" de bombes la semaine dernière après l'absence de réponse d'Israël face à ses "inquiétudes" concernant une offensive annoncée sur Rafah, selon un responsable américain.

D'après l'ONU, 1,4 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés sont entassés à Rafah, qui comptait quelque 250.000 d'habitants avant la guerre.

La communauté internationale craint pour la population en cas d'assaut israélien, l'ONU mettant en garde contre "un bain de sang". Le Qatar a appelé mercredi la communauté internationale à agir pour empêcher un "génocide" à Rafah.

Après l'évacuation de dizaines de milliers de Palestiniens sommés lundi par Israël de quitter l'est de Rafah, les forces israéliennes ont continué de bombarder cette ville, et pris le contrôle du passage stratégique de Rafah pour le transfert de l'aide humanitaire avant de le fermer, disant mener des "raids ciblés" dans le secteur.

Tard mardi soir, des blessés et des corps ont été retirés des décombres d'habitations détruites devant des habitants inquiets ou en pleurs.

Les frappes israéliennes ont touché aussi la ville de Gaza (nord) où l'hôpital al-Ahli a annoncé la mort de sept membres d'une même famille, les al-Louh.

- "Round décisif" -

En vue de parvenir à une trêve et d'éviter un "bain de sang" à Rafah en cas d'assaut, les médiateurs s'empressent de trouver un terrain d'entente entre le Hamas et Israël, dont les positions affichées restent très éloignées.

Mercredi, un responsable du Hamas a indiqué à l'AFP sous couvert de l'anonymat que son mouvement "insiste sur les revendications légitimes de son peuple", et parlé d'un "round décisif" au Caire.

Benjamin Netanyahu a indiqué avoir donné pour consigne à sa délégation au Caire de "continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération" des otages et "essentielles" à la sécurité d'Israël.

"Cela pourrait être la dernière chance (pour Israël) de récupérer les captifs (...) vivants", a dit la veille un responsable du Hamas.

Ce dernier, selon un responsable du mouvement Khalil al-Hayya, a accepté une proposition comprenant trois phases, chacune d'une durée de 42 jours, et incluant un retrait israélien du territoire, le retour des déplacés et un échange d'otages et de prisonniers palestiniens, dans le but d'un "cessez-le-feu permanent".

Mais Israël a dit que la proposition acceptée "est loin des exigences israéliennes".

Israël s'oppose à un cessez-le-feu permanent tant qu'il n'aura pas vaincu le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Et la menace d'une offensive d'envergure à Rafah vise selon Israël à "exercer une pression militaire" sur le Hamas afin d'obtenir un accord qui réponde à ses exigences.

A.Jonsson--RTC