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En Hongrie, Xi Jinping célèbre des relations "à leur apogée" et défie l'UE
En Hongrie, Xi Jinping célèbre des relations "à leur apogée" et défie l'UE / Photo: Zoltan MATHE - POOL/AFP

En Hongrie, Xi Jinping célèbre des relations "à leur apogée" et défie l'UE

Après Paris et Belgrade, le président chinois Xi Jinping a salué jeudi la force des liens unissant son pays à la Hongrie, dernière étape de sa tournée européenne, entre coopération économique florissante et convergence de vues sur l'offensive russe en Ukraine.

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Après une parade militaire aux côtés du chef de l'Etat hongrois Tamas Sulyok, il a rendez-vous au monastère des Carmélites, la résidence du Premier ministre, pour rencontrer Viktor Orban et faire une déclaration à la presse.

Pour cette visite qualifiée d'"historique" par Budapest, la capitale pavoisée aux couleurs de la Chine a été placée sous haute sécurité et les rares drapeaux déployés par des manifestants tibétains soigneusement cachés de la vue du président chinois.

"Les relations sino-hongroises sont à leur apogée" en 75 ans d'histoire, s'est félicité Xi Jinping, selon un compte-rendu des autorités chinoises.

Avant son arrivée, il les avait comparées à une "croisière dorée", dans une tribune publiée par le journal favorable au pouvoir Magyar Nemzet.

"Nous avons défié l'ordre géopolitique ensemble dans un contexte international instable", traçant notre voie "d'Etats souverains en toute indépendance", a-t-il écrit.

- 16 accords -

Un clin d'oeil à la stratégie de cavalier seul menée par le Premier ministre Viktor Orban au sein de l'Union européenne.

Tout en ferraillant avec Bruxelles, le dirigeant nationaliste s'est résolument tourné vers l'Est ces dernières années. Et quand Bruxelles a pris ses distances avec Pékin, lui a au contraire resserré les liens, rejetant l'affrontement idéologique des "blocs".

Ce séjour de quasiment trois jours est l'occasion de "porter notre partenariat stratégique à de nouveaux sommets", a estimé le chef de l'Etat chinois, des échanges culturels à la coopération économique, alors que la superpuissance asiatique est devenue le premier investisseur en Hongrie l'an dernier.

Pour Viktor Orban, c'est un succès diplomatique. Le choix fait par Xi Jinping de visiter au sein de l'UE Paris et Budapest "montre l'importance que prend la Hongrie sur la scène internationale", a salué son chef de cabinet Gergely Gulyas.

Budapest a d'ores et déjà annoncé la signature d'au moins 16 accords, dans les infrastructures ferroviaires et routières, l'énergie nucléaire ou encore l'automobile.

Partout dans le pays, les usines de batteries et de voitures électriques poussent à une vitesse impressionnante, pour des investissements de dizaines de milliards d'euros.

De quoi susciter les inquiétudes de l'opposition qui dénonce l'opacité entourant les contrats, l'impact environnemental des usines et la corruption, les constructions enrichissant, selon elle, "le cercle d'Orban".

- Message à l'UE -

Accueilli lundi sous les ors de l'Elysée à Paris, Xi Jinping avait eu des échanges "francs" avec le président français Emmanuel Macron sur les différends commerciaux Chine-Europe ou encore les liens Pékin-Moscou, vus avec suspicion par les Occidentaux sur fond de guerre en Ukraine.

Mais lors de cette ultime étape hongroise, des médias tenus à l'écart et pas de sujets qui fâchent.

Car Pékin et Budapest sont sur la même longueur d'onde, plaidant pour un règlement pacifique en Ukraine tout en restant proche du Kremlin.

Xi Jinping aime mettre en avant cet allié européen, sa visite "symbolisant les efforts de la Chine pour établir une voix dissidente dans les discussions avec l'UE et affaiblir l'unité du bloc", estime Claus Soong, analyste de l'institut Mercator basé à Berlin.

Aux abords du monastère des Carmélites, avec vue plongeante sur le Danube, de nombreux touristes, lunettes de soleil sur le nez, s'étonnent de l'important dispositif de sécurité, la police bloquant l'accès au site.

"Ah! Le prince de Chine est là!", réagit en souriant un visiteur israélien, déçu de ne pas pouvoir emprunter le funiculaire montant au château de Buda.

Dans les rues avoisinantes, une poignée de protestataires avaient endossé le costume de Winnie l'ourson, le dirigeant chinois étant souvent raillé pour sa ressemblance physique, selon certains, avec le célèbre personnage de dessin animé amateur de miel.

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Y.Lewis--RTC