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Au procès Trump, dernière chance pour la défense de faire flancher l'accusateur numéro un
Au procès Trump, dernière chance pour la défense de faire flancher l'accusateur numéro un / Photo: Charly TRIBALLEAU - POOL/AFP

Au procès Trump, dernière chance pour la défense de faire flancher l'accusateur numéro un

L'ancien homme de confiance devenu accusateur numéro un de Donald Trump, Michael Cohen, revient témoigner jeudi au procès de l'ancien président des Etats-Unis, une dernière chance pour la défense de le discréditer devant les jurés.

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Celui qui s'est décrit comme l'homme des mauvais coups, capable de "mentir" ou d"'intimider" pour le compte de son ancien patron, est la dernière pièce du puzzle déployé par les procureurs de Manhattan pour convaincre le jury que Donald Trump a approuvé le paiement dissimulé de 130.000 dollars à l'actrice de films X Stormy Daniels, à la toute fin de la campagne présidentielle de 2016.

Une fois terminée son audition, l'accusation en aura fini avec ses témoins et ce sera à la défense d'appeler les siens.

Le procès, qui oblige depuis le 15 avril le candidat des républicains à la présidentielle de 2024, à s'asseoir et écouter les débats en silence, dans une salle d'audience au décor vieillot au 15e étage du tribunal de Manhattan, pourrait s'accélérer.

L'équipe d'avocats de Donald Trump n'a toujours pas indiqué si elle compte citer son client à la barre et n'a confirmé qu'un témoin pour l'instant. Ensuite, les jurés entendront les plaidoiries finales et partiront délibérer, avec la lourde tâche de déclarer coupable ou non coupable un ancien président des Etats-Unis, en pleine campagne pour revenir à la Maison Blanche.

- "L'histoire ne sortirait pas" -

Pendant près de huit heures d'audition lundi et mardi, l'ex-avocat personnel du milliardaire républicain a longuement incriminé Donald Trump.

Il a affirmé avoir agi sous sa direction quand il a payé l'actrice, via une société-écran, pour acheter son silence sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue en 2006 avec l'homme d'affaires, alors déjà marié à Melania Trump.

Pour s'assurer, a-t-il dit, "que l'histoire ne sortirait pas, et n'affecterait pas les chances de Donald Trump de devenir président des Etats-Unis".

Sur un ton calme, à rebours de l'homme tempétueux et excessif décrit par certains témoins, M. Cohen a aussi réitéré que Donald Trump avait validé son remboursement en 2017, quand il était à la Maison Blanche.

Des dépenses maquillées en "frais juridiques" dans les comptes de la Trump Organization, d'où les poursuites pour falsifications comptables qui pourraient valoir au prévenu la première condamnation pénale d'un ancien président des Etats-Unis.

Même condamné à une peine de prison, Donald Trump pourrait continuer de faire campagne et se présenter face aux électeurs le 5 novembre.

Les jurés se prononceront probablement avant le premier débat télévisé le 27 juin entre Joe Biden et Donald Trump.

- Soif de revanche -

Mardi, les avocats de Donald Trump ont lancé les hostilités contre Michael Cohen, qu'ils dépeignent comme un manipulateur et menteur pathologique, condamné par la justice et obsédé par sa soif de revanche contre son ancien patron.

Ils vont continuer jeudi et pourraient insister notamment sur la première version qu'il avait livrée, quand il avait assuré avoir payé Stormy Daniels de sa propre initiative, sans en informer son patron. Michael Cohen avait retourné sa veste après avoir été rattrapé par la justice, qui l'a condamné, notamment pour ce paiement occulte, à trois ans de prison, dont 13 mois effectivement derrière les barreaux.

"Ma famille, ma femme, ma fille, mon fils m'ont tous dit : +Pourquoi t'accroches-tu à cette loyauté+" vis-à-vis de Donald Trump, a raconté Michael Cohen.

Son témoignage a succédé à celui de Stormy Daniels, qui a livré avec force sa version sur sa relation avec Donald Trump et les raisons qui l'avaient poussée à négocier son silence.

Une myriade d'autres protagonistes ont également été appelés à la barre, comme l'ancien patron d'un tabloïd, qui avait "acheté" d'autres scandales pour empêcher qu'ils éclaboussent le candidat républicain.

R.Collins--RTC