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Ukraine: situation toujours "difficile" au nord-est, Kiev accuse la Russie d'exécutions de civils
Ukraine: situation toujours "difficile" au nord-est, Kiev accuse la Russie d'exécutions de civils / Photo: Roman PILIPEY - AFP

Ukraine: situation toujours "difficile" au nord-est, Kiev accuse la Russie d'exécutions de civils

L'Ukraine a affirmé jeudi freiner l'avancée militaire russe dans le nord-est du pays, où la situation reste "extrêmement difficile" selon le président Volodymyr Zelensky, Moscou y ayant lancé une offensive qui lui a permis d'engranger ses plus grands gains territoriaux depuis fin 2022.

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Le ministre de l'Intérieur ukrainien, Igor Klymenko, a accusé l'armée russe d'exécutions de civils dans la ville de Vovtchansk dans la région de Kharkiv (nord-est), confrontée depuis une semaine à un assaut de troupes russes qui y ont conquis, selon des estimations de l'AFP, près de 260 km2.

Le président Volodymyr Zelensky s'est rendu jeudi dans la ville de Kharkiv, capitale régionale et deuxième ville du pays, et y a réuni son cabinet militaire.

"A ce jour, la situation dans la région de Kharkiv est globalement sous contrôle, nos militaires infligent des pertes sensibles à l'occupant", a déclaré M. Zelensky. "Mais la zone reste extrêmement difficile, c'est pourquoi nous renforçons nos unités", a-t-il ajouté.

Le ministre Klymenko a lui accusé la Russie de procéder à des détentions arbitraires et des exécutions de civils à Vovtchansk, ville de 18.000 habitants avant la guerre.

"Les militaires russes, qui tentent de prendre pied dans la ville ne permettaient pas aux habitants d'évacuer: ils ont commencé à enlever des personnes pour les conduire dans des caves", a-t-il affirmé faisant état d'informations sur de "premières exécutions par balles de civils" par l'armée russe.

- Stabilisation -

"Un habitant de Vovtchansk a essayé de s'échapper à pied, refusant de suivre les ordres des envahisseurs. Il a été tué par les Russes", a dit le ministre.

L'AFP n'est pas en mesure de confirmer ces accusations de source indépendante. La Russie n'a pas réagi dans l'immédiat.

Les forces russes ont été accusées de nombreuses exactions documentées en Ukraine, en particulier le massacre de centaines de civils à Boutcha, banlieue de Kiev qu'ils ont occupée au début de leur invasion en 2022.

La Russie a lancé la semaine passé une nouvelle offensive terrestre contre la région de Kharkiv, pénétrant par le nord dans deux secteurs frontaliers, ceux de Vovtchansk et de Loukiantsi, localité située à une trentaine de kilomètres de la ville de Kharkiv.

Le chef de l'administration militaire de Vovtchansk, Tamaz Gambaraсhvili, a été blessé jeudi lors d'une frappe sur un village des environs, a indiqué le gouverneur régional. Cinq autres hommes ont été blessés, dont deux médecins.

Entre le 9 et le 15 mai, les Russes ont conquis 257 km2 dans la seule région de Kharkiv, selon une analyse jeudi de l'AFP à partir de données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

En outre, 21 km2 ont été occupés dans d'autres zones du front, selon la même source.

Les forces ukrainiennes ont affirmé jeudi être parvenues à "stabiliser partiellement la situation" et à stopper les avancées russes dans "certains" secteurs.

"L'avancée de l'ennemi dans certaines zones et localités a été stoppée", a déclaré le porte-parole militaire dans la région, Nazar Volochyne.

- Tirs incessants -

Selon les services de secours, 8.800 personnes ont été évacuées ces derniers jours de cette zone. Une personne a été tuée et une quinzaine d'autres blessées dans divers bombardements.

Dans la ville de Kharkiv jeudi, des personnes évacuées de Vovtchansk continuent d'arriver dans un centre humanitaire.

Parmi eux, Nadia Borodina, 85 ans, foulard rouge traditionnel sur la tête, son chien en laisse et son chat dans un sac en plastique. Elle a attendu trois jours de pouvoir être évacuée, avec peu de nourriture et sans moyen de communication.

"Les soldats sont arrivés et ont crié +Allons-y, allons-y!+ et nous sommes partis en cinq minutes", a raconté la veille dame à l'AFP. "J'ai vécu la Seconde Guerre mondiale! Mais aujourd'hui c'est encore plus effrayant!".

S'appuyant sur sa canne, Pandji Ravchanov marche dans la cour du centre d'évacuation où des réfugiés, âgés pour la plupart, reçoivent des produits de première nécessité et de l'aide pour leur relogement.

"Mes mains tremblent encore de peur", confie cet homme de 67 ans. Avec sa femme Olia, il sont partis à pied à 4 heures du matin, marchant jusqu'à la route de Kharkiv, où des volontaires ukrainiens l'ont trouvé.

"Ils tirent jour et nuit", dit M. Ravchanov.

L'assaut russe vient exploiter l'affaiblissement des forces ukrainiennes des derniers mois, Kiev manquant d'hommes, mais aussi d'armes et de munitions à cause des retards de l'aide militaire occidentale.

La Russie, au contraire, a recruté des soldats à tours de bras et réorienté son économie sur l'industrie militaire.

Jensen--RTC