Rachat de BFMTV et RMC: l'Arcom appelle à "un renforcement des mesures" pour l'indépendance des rédactions
"La place accrue" de CMA CGM dans les médias "appelle à un renforcement des mesures assurant une indépendance des rédactions", estime l'Arcom dans une étude d'impact sur le rachat d'Altice Media (BFMTV, RMC, etc.) par le groupe du milliardaire Rodolphe Saadé, publiée mercredi.
Annoncé mi-mars, le rachat de BFMTV et RMC par l'armateur marseillais doit être approuvé par l'Autorité de la concurrence et obtenir un agrément de l'Arcom, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.
C'est dans ce contexte que le régulateur, qui auditionnera les deux parties le 6 juin, a réalisé une étude d'impact, explique-t-il dans un communiqué.
Selon l'étude, l'opération "n'est pas de nature à altérer le format" de BFMTV, RMC Découverte, RMC Story, des chaînes locales BFM Régions, ni "des chaînes payantes et des services de radio édités" par Altice Média.
"Toutefois, la place accrue de CMA CGM dans le domaine des médias appelle à un renforcement des mesures assurant une indépendance des rédactions, notamment vis-à-vis des intérêts des actionnaires", estime l'Arcom.
"Il est attendu des engagements formels de la part de l'acquéreur, qui pourraient notamment consister en la signature d'une charte d'indépendance éditoriale et de déontologie concernant les rédactions", ajoute le régulateur.
Ces deux dernières années, le Franco-Libanais Rodolphe Saadé a mis la main sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.
En mars, les journalistes de la Provence ont fait grève 72 heures et dénoncé une "ingérence éditoriale inadmissible", en réaction à la mise à pied du directeur de la rédaction, après une Une sur la visite d'Emmanuel Macron à Marseille jugée "ambiguë" par la direction.
Quelques jours plus tôt, Rodolphe Saadé avait tenté de rassurer les représentants du personnel d'Altice Media sur les emplois et sa volonté de ne pas interférer directement dans le travail des rédactions.
La semaine dernière, l'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost a en outre rejoint le groupe CMA CGM comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias.
R.Gutierrez--RTC