RCA Telegram News California - Combats de rue et frappes à Rafah, épicentre de la guerre dans la bande de Gaza

Combats de rue et frappes à Rafah, épicentre de la guerre dans la bande de Gaza
Combats de rue et frappes à Rafah, épicentre de la guerre dans la bande de Gaza / Photo: Bashar TALEB - AFP

Combats de rue et frappes à Rafah, épicentre de la guerre dans la bande de Gaza

Combats de rue, raids incessants et chars dans le centre de Rafah: cette ville du sud de la bande de Gaza d'où ont fui environ un million de Palestiniens est devenue l'épicentre de la bataille entre l'armée israélienne et le Hamas après bientôt huit mois de guerre.

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Au moins 75 Palestiniens ont péri en 24 heures dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, portant à 36.171 le bilan des morts, en majorité des civils, dans le territoire assiégé, selon les données publiées mercredi par le ministère de la Santé de l'administration du Hamas.

A l'ONU, l'Algérie a présenté au Conseil de sécurité un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu "immédiat" et l'arrêt de l'offensive à Rafah, où les chars israéliens sont entrés pour la première fois le 7 mai, pour selon l'armée éliminer les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien.

Le projet algérien a été distribué à l'occasion d'une réunion d'urgence mardi du Conseil convoquée après un bombardement israélien dimanche sur un camp de déplacés de Rafah qui a fait 45 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le jour même de cette réunion, la Défense civile de Gaza a annoncé la mort de 21 Palestiniens dans une frappe israélienne sur un autre camp de déplacés à Rafah.

Malgré les condamnations internationales et les appels à un cessez-le-feu, l'armée israélienne a poursuivi son offensive à Rafah.

Mercredi, des combats de rue y ont opposé soldats et combattants palestiniens, des bombardements ont visé plusieurs secteurs et des chars israéliens ont été vus dans le centre de la ville, selon des témoins. Le Hamas a dit avoir tiré des roquettes sur des soldats près du camp de Yebna.

- "J'ai perdu deux enfants" -

Toujours dans le sud du territoire surpeuplé, trois corps ont été sortis des décombres d'une maison touchée par un bombardement à Khan Younès, selon la Défense civile.

"J'ai perdu deux de mes enfants, Haydar, 8 ans, et Mecca, 5 ans, mon unique fille", tués dans des frappes israéliennes sur Khan Younès, a lancé, éploré, Rami Abou Jazar après avoir dit adieu à ses enfants enveloppés dans des linceuls blancs.

Dans le nord du territoire, des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu dans la ville de Gaza et des frappes ont ciblé des secteurs de Jabaliya, ont indiqué des témoins.

Le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qudra, a accusé l'armée "de cibler délibérément les services de santé à Rafah et dans le nord de Gaza", jugeant "urgent d'y installer des hôpitaux de campagne et d'y envoyer des équipes médicales".

Après une attaque sans précédent menée le 7 octobre à partir de la bande de Gaza par des commandos du Hamas contre le territoire israélien, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme un mouvement terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une intense campagne de bombardements suivie d'une offensive terrestre qui, outre un lourd bilan humain, ont détruit de nombreux quartiers et déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza.

La guerre a aussi provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire, où l'ONU redoute une famine généralisée.

L'attaque du 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé par l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles. Sur les 252 personnes emmenées comme otages pendant l'attaque, 121 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.

- "Pas une grosse bombe" -

Principal soutien politique et militaire d'Israël, les Etats-Unis ont affirmé qu'ils "ne fermaient pas les yeux" sur les victimes à Rafah mais continuent de juger qu'Israël n'a pas lancé contre cette ville une offensive "majeure" susceptible de remettre en cause leur soutien.

"Les Israéliens ont dit qu'ils utilisaient (à Rafah) des bombes de 37 livres (environ 17 kilos)", "37 livres ce n'est pas une grosse bombe", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby, disant attendre les résultats de l'enquête israélienne sur le bombardement du camp de déplacés dimanche à Rafah.

L'armée a indiqué avoir diligenté une enquête interne.

Depuis la fermeture du passage frontalier de Rafah avec l'Egypte, après l'entrée des chars israéliens du côté palestinien, l'acheminement de l'aide humanitaire, vitale pour la population de Gaza, est quasiment à l'arrêt.

Pour la première fois depuis le 13 mai, l'Organisation mondiale de la santé a indiqué avoir réussi à livrer du carburant et du matériel à l'hôpital Al-Ahli, dans le nord de Gaza.

"Qu'attendez vous pour réagir?", a lancé à l'adresse du monde musulman le président turc Recep Tayyip Erdogan, après avoir dénoncé "le génocide israélien" et affirmé que "l'esprit de l'ONU est mort à Gaza".

D.Nelson--RTC