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Blinken en Moldavie pour afficher son soutien face aux avancées russes

Blinken en Moldavie pour afficher son soutien face aux avancées russes

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en visite en Moldavie, a réaffirmé mercredi son soutien à ce pays frontalier de l'Ukraine qui aspire à se rapprocher des Occidentaux, au moment où Washington s'inquiète des avancées et des ingérences russes dans la région.

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"Vous êtes un partenaire précieux dans la région", a déclaré M. Blinken, saluant le travail "dans des circonstances difficiles" de la présidente Maia Sandu, qui a résolument tourné son pays vers l'Union européenne.

Il a promis de soutenir "une démocratie résiliente" face aux tentatives de déstabilisation de la Russie. "Nous voulons nous assurer que le peuple moldave puisse décider lui-même de son destin. Voilà l'enjeu", a-t-il insisté.

Des troupes russes sont basées depuis des décennies dans la région séparatiste moldave de Transdniestrie, dont les dirigeants en ont appelé fin février à la "protection de Moscou".

Cette visite de quelques heures intervient à un moment où la Russie engrange des victoires sur le champ de bataille, ravivant le débat autour de la possibilité accordée à l'Ukraine d'utiliser ou non des armes occidentales contre le territoire russe.

Les alliés de l'Ukraine vont "s'adapter et ajuster" leurs livraisons d'armes pour lui garantir un succès, a à cet égard déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine.

- Attaques hybrides -

Le président Vladimir Poutine semble aussi marquer des points en Géorgie, une autre ancienne république soviétique, qui a définitivement adopté mardi une loi sur "l'influence étrangère", inspirée d'une législation répressive russe.

Les Etats-Unis se sont déjà engagés à fournir à la Moldavie 300 millions de dollars (277 millions d'euros) pour l'aider à réduire sa dépendance énergétique à la Russie. Ils ont également promis un soutien financier pour renforcer la démocratie et la lutte contre la désinformation avant des élections décisives en octobre dans ce pays, l'un des plus pauvres d'Europe.

Longtemps dans l'orbite du Kremlin, la Moldavie a entamé un virage vers l'ouest sous l'actuelle présidence de Maia Sandu, élue en 2020 et candidate à sa réélection.

Présente aux côtés de M. Blinken, elle a vu dans cette visite "un signal fort de soutien à notre pays et au chemin de paix et démocratie que nous avons choisi", évoquant aussi les "bénéfices directs" de l'aide américaine, de la fourniture de gaz naturel à l'agriculture.

Mme Sandu accuse régulièrement Moscou de chercher à déstabiliser la Moldavie via des attaques hybrides, particulièrement à l'approche du scrutin du 20 octobre.

Un référendum sur l'adhésion à l'UE doit être organisé en même temps, les 27 ayant donné leur feu vert à l'ouverture de négociations avec ce pays majoritairement roumanophone de 2,6 millions d'habitants.

La précédente visite de M. Blinken avait eu lieu quelques semaines après le début, en févier 2022, de l'offensive russe en Ukraine, quand les craintes d'une extension du conflit étaient vives.

Il s'agissait alors d'un geste intervenant dans une période d'"alerte extrême", rappelle Andrei Curararu, un expert en sécurité et cofondateur de WatchDog.md, un groupe de réflexion moldave.

Aujourd'hui, "une visite à ce niveau indique que la Moldavie est de retour à l'ordre du jour des Etats-Unis, en raison des risques pour la sécurité nationale" moldave que la situation actuelle engendre selon lui.

Une semaine après la signature par l'UE d'un pacte de défense et de sécurité avec Chisinau, ce déplacement pourrait jeter les bases d'un accord bilatéral similaire avec les Etats-Unis.

Les autorités américaines disent ne plus voir de menace imminente concernant les 1.500 soldats russes déployés en Transdniestrie mais ajoutent ne vouloir prendre aucun risque, après qu'un assaut russe dans la région de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine) a commencé il y a un peu plus de deux semaines.

Le président Vladimir Poutine espère prendre l'avantage avant que les armes envoyées par les Etats-Unis pour aider Kiev à repousser l'offensive n'arrivent sur le front.

Le temps presse à l'approche des élections américaines de novembre, le candidat républicain Donald Trump ayant évoqué sa volonté de conclure un accord sur l'Ukraine avec le président russe.

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B.Puglisi--RTC