Européennes: dernière ligne droite pour Bardella, favori de l'élection
Un ultime meeting pour la dernière ligne droite: à une semaine du scrutin européen, Jordan Bardella, tête de liste RN, réunit les siens dimanche après-midi à Paris, "une démonstration de force" qui doit conforter son statut d'ultra favori de l'élection.
Au Dôme de Paris, porte de Versailles, quelque 5.500 sympathisants sont attendus pour une réunion publique promise "à gros moyens", mais sans surprise: après une prise de parole de Marine Le Pen d'une vingtaine de minutes, Jordan Bardella doit s'exprimer vers 15H30, le temps d'un discours d'un peu plus d'une demi-heure.
"Moi dans cette dernière ligne droite, je veux dire aux Français que rien n'est gagné, il faut voter", a lancé le candidat sur BFMTV dimanche, lors d'un "Grand oral" auquel étaient conviées les huit principales têtes de liste.
Il s'agira également de ne pas laisser tout l'espace médiatique au président de la République Emmanuel Macron, en première ligne pour les commémorations du Débarquement de Normandie, auxquelles doit se joindre le président américain Joe Biden.
Dans tous les états-majors, l'heure est à la mobilisation générale. "Réveillons-nous ! Refusons de succomber à la démagogie et au simplisme ! A nous d'engager le sursaut", a lancé samedi la candidate de la majorité Valérie Hayer, lors d'un grand meeting national qui a réuni quelque 2.500 personnes à Aubervilliers ((Seine-Saint-Denis), et dont le slogan était "rien n'est joué".
La candidate est créditée de 16% des intentions de vote dans une enquête Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche publiée samedi, loin derrière M. Bardella (32,5%).
"Evidemment" que la liste de Mme Hayer peut arriver en tête a néanmoins soutenu le Premier ministre Gabriel Attal sur France 3. "On se bat pour ça", a-t-il souligné.
"Pour la première fois dans cette élection, il y a le risque que le Parlement européen, que l'Europe soit bloqué parce que l'extrême droite aurait ce qu'on appelle une minorité de blocage", a-t-il mis en garde.
Dimanche, Mme Hayer tiendra un meeting à Amiens, sa ville natale.
- "Enterrer la Nupes" -
A gauche aussi, l'heure est à la mobilisation, à la recherche d'un électorat volatile. Avec pour EELV un enjeu de survie, alors que la liste conduite par Marie Toussaint peine à décoller dans les sondages des 5% nécessaires pour envoyer des députés à Bruxelles.
La candidate, qui n'est jamais parvenue à faire décoller sa campagne, doit tenir une grande réunion publique dimanche après-midi à Aubervilliers.
L'enjeu pour la gauche est aussi de déterminer qui prendra le leadership en vue de 2027, alors que le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon avait lancé la campagne de sa candidate Manon Aubry en affirmant qu'il s'agissait du "premier tour de la présidentielle".
Tête de liste de la liste PS-Place publique, Raphaël Glucksmann a espéré samedi à Marseille être "la grande et belle surprise de ces élections européennes", rêvant tout haut d'arracher la deuxième place devant la candidate macroniste.
Elabe lui prédit trois points de moins que Mme Hayer, mais une autre enquête vendredi le plaçait à un point seulement de la majorité.
"Son bon score dimanche prochain pourrait définitivement enterrer la Nupes (l'union de la gauche du PS à LFI, NDLR), et faire émerger une nouvelle gauche", escompte la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga, dans un entretien à La Dépêche.
H.Bastin--RTC