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Européennes: les Irlandais aux urnes, gains de l'extrême droite néerlandaise
Européennes: les Irlandais aux urnes, gains de l'extrême droite néerlandaise / Photo: Nick Gammon - AFP

Européennes: les Irlandais aux urnes, gains de l'extrême droite néerlandaise

Les Irlandais ont à leur tour commencé à voter vendredi pour élire leurs députés européens, avant les Tchèques et après les Néerlandais jeudi, qui ont confirmé la poussée de l'extrême droite aux Pays-Bas, sans toutefois la placer en tête.

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Le Premier ministre irlandais Simon Harris, 37 ans, a été l'un des premiers à déposer vendredi matin son bulletin dans l'urne, à Delgany, dans le sud de Dublin.

"J'admire son énergie mais je ne vote pas pour son parti", a expliqué à l'AFP Keith O'Reilly, informaticien de 41 ans, à la sortie de son bureau de vote. "Ils se trompent sur tellement de choses à commencer par l'immigration", a-t-il ajouté.

Jeudi, les électeurs néerlandais ont élu sept députés du Parti pour la liberté (PVV, extrême droite) de Geert Wilders, mais la coalition de son rival social-démocrate Frans Timmermans est arrivée en tête avec huit sièges.

Les scores définitifs ne seront connus que dimanche soir, mais s'ils sont confirmés, la résistance de la gauche sociale-démocrate et des écologistes aux Pays-Bas a de quoi conforter les espoirs de leurs alliés dans les autres pays de l'UE.

"Il y aura eu beaucoup d'agitation au sujet de la montée de l'extrême droite dans les prochains jours. La vérité est plus ennuyeuse. D'abord parce que le centre va tenir et deuxièmement, parce que même s'il y a davantage de députés d'extrême droite à Bruxelles, l'absence de majorité et le manque d'organisation limiteront leur impact", résumait sur X Mujtaba Rahman, expert de l'Eurasia Group.

Les résultats aux Pays-Bas, premier pays de l'UE à voter avant la plupart des autres ce weekend, sont particulièrement scrutés au moment où la droite nationaliste est donnée gagnante, notamment en France où Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, caracole en tête.

- 720 eurodéputés -

Quelque 370 millions d'électeurs européens doivent élire, d'ici à dimanche soir, 720 eurodéputés pour un mandat de cinq ans, au terme d'une campagne dominée dans nombre de pays par un agenda fixé par l'extrême droite.

L’immigration s'est ainsi imposée dans nombre de pays européens comme l'un des thèmes principaux de la campagne.

Des candidats issus de l'immigration ont été menacés pendant leur campagne et des centres d'accueil incendiés, après des émeutes anti-migrants sans précédent à Dublin en décembre dernier, suite à une attaque au couteau contre des enfants.

En république tchèque, où quelque 8,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour élire 21 députés européens, les candidats doivent surtout lutter contre l'indifférence de leurs concitoyens, parmi les plus eurosceptiques de l'Union européenne.

En 2019, lors du précédent scrutin, la République tchèque s'était distinguée par le taux d'abstention le plus élevé de toute l'Union européenne, juste derrière son voisin slovaque.

"Beaucoup de gens ici pensent qu'ils n'auront aucune influence sur ce qui se passe au Parlement européen", expliquait ainsi récemment à l'AFP Frantisek Gaspar, un adjoint au maire du village de Vresova dans l'ouest du pays.

Cette longue séquence électorale s'achèvera dimanche, jour de vote en particulier en Allemagne et France, après une campagne où le soupçon de manipulation de la part de la Russie a été régulièrement dénoncé.

La poussée attendue de l'extrême droite ne devrait pas néanmoins bouleverser le rapport de forces au sein du nouveau Parlement, selon plusieurs analystes.

La "grande coalition" des trois principaux groupes actuels (droite, socialistes, centristes) devrait ainsi conserver la majorité. Sa marge de manœuvre pourrait néanmoins être beaucoup plus réduite, et elle pourrait avoir besoin de forces d'appoint, sur sa droite, laissant augurer d'intenses tractations.

Selon les sondages, le Parti populaire européen (PPE, chrétiens-démocrates) devrait rester la première force politique, suivi des sociaux-démocrates.

L'enjeu est la troisième position, actuellement occupée par Renew Europe (comprenant le parti Renaissance d'Emmanuel Macron), donné en baisse et menacé par la poussée des deux groupes de droite radicale : les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie (ID, comprenant notamment le RN français).

G.Stewart--RTC