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Alliance LR-RN: Les Républicains excluent leur président Eric Ciotti, qui refuse de partir
Alliance LR-RN: Les Républicains excluent leur président Eric Ciotti, qui refuse de partir / Photo: STEPHANE DE SAKUTIN - POOL/AFP

Alliance LR-RN: Les Républicains excluent leur président Eric Ciotti, qui refuse de partir

Crise ouverte au sommet des Républicains: exclu du parti à l'unanimité d'un bureau politique mercredi, le président de LR Eric Ciotti, partisan d'une alliance contestée avec le Rassemblement national aux législatives, a refusé cette sanction qu'il estime "illégale".

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Après une réunion décisive tenue à Paris en présence de tous les cadres du parti gaulliste, le député des Alpes-Maritimes a été exclu à l'unanimité, la secrétaire générale Annie Genevard dénonçant sa position "en rupture totale avec les statuts et la ligne portés par Les Républicains".

Mais contre vents et marées, le patron continue de s'accrocher à son siège. "Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents", a immédiatement répliqué Eric Ciotti sur X, jugeant cette décision "illégale" et faisant planer la menace de "conséquences pénales".

Isolé dans ses propres rangs depuis sa prise de position fracassante de mardi, lâché par tous les cadres du parti et par une partie de ses collaborateurs, M. Ciotti n'était pas venu à cette réunion tenue au musée social, dans le VIIe arrondissement de Paris, à quelques centaines de mètres du parti et du Palais Bourbon.

Une commission d'investiture s'est ouverte dans la foulée, alors que la droite doit décider de ses candidats dans les 577 circonscriptions du pays. Mais sa légalité est aussi contestée par M. Ciotti.

- "Suicide politique" -

Ce dernier a subi les foudres de ses anciens amis: "Quand on fait de la politique, on ne répond pas par des accords, des coalitions, des petites ententes faites en catimini pour négocier des circonscriptions. On le fait en défendant ses convictions", a lancé Laurent Wauquiez, candidat aux législatives et potentielle option de la droite pour 2027.

"Il n'y a pas de place pour les traîtres et les putschs à la Poutine", avait déjà assuré l'ex-candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse juste avant le lancement des hostilités.

Eric Ciotti avait stupéfié le monde politique mardi en annonçant une alliance avec le RN, une option à laquelle le parti gaulliste, au nom de ses valeurs, avait refusé de se résoudre pendant des décennies. Il avait immédiatement été lâché par les cadres du parti, mais se prévaut du soutien des militants.

"C'est un suicide politique personnel", a lancé à l'AFP le député Yannick Neuder, présent à la réunion. "On ne mène pas une aventure individuelle, c'est contraire à l'esprit de famille", a ajouté son collègue Xavier Breton, déjà en campagne dans l'Ain.

Le psychodrame chez LR semble loin d'être terminé: Eric Ciotti, accusé par le président de la République Emmanuel Macron d'avoir signé "un pacte du diable", avait déjà ordonné la fermeture du siège de LR situé à proximité immédiate du Palais Bourbon à la mi-journée.

Lui-même se trouverait dans son bureau de la Questure de l'Assemblée nationale, selon plusieurs sources du parti.

 

- Investitures en suspens -

"Eric Ciotti, dehors!", a également tonné Xavier Bertrand sur BFMTV et RMC, accusant le député de Nice d'avoir "trahi pour une circonscription" et "pour être ministre de Marine Le Pen".

Signe de fermeté, "Les Républicains présenteront des candidats dans toutes les circonscriptions, y compris la sienne" dans les Alpes-Maritimes, a assuré Olivier Marleix.

L'opposition frontale de l'ex-patron laisse présager d'épineuses batailles juridiques, chacun interprétant le règlement du parti à son avantage.

"Nos statuts permettent de décider qu'un adhérent, quel qu'il soit (...) puisse être sanctionné", a expliqué le maire de l'Haÿ-les-Roses Vincent Jeanbrun. "Ce n'est pas une question juridique ou statutaire, c'est une question pleinement politique", a abondé l'ancien député Guillaume Larrivé.

Dans le même temps, les députés sortants et les candidats doivent se mettre en ordre de marche dans leur circonscription. "Les Républicains présenteront des candidats aux Français dans la clarté et l'indépendance", a assuré Annie Genevard, espérant pouvoir créer "un pôle de stabilité" à l'Assemblée nationale dans la future législature.

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T.Parisi--RTC