En Italie, les dirigeants du G7 proches d'un accord sur les actifs russes
Les dirigeants du G7, réunis à partir de jeudi en Italie, espèrent parvenir à un consensus sur l'utilisation des actifs russes confisqués par les Occidentaux pour aider l'Ukraine à se défendre et à se reconstruire.
Sous présidence italienne, le "Groupe des 7" (Etats-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon) se retrouve dans la luxueuse station balnéaire de Borgo Egnazia, dans les Pouilles (sud).
Face à la perspective d'un retour à la Maison Blanche de Donald Trump et l'incertitude autour des conséquences de son élection pour l'Ukraine, les chefs d'Etat et de gouvernement du G7 veut sécuriser le financement de son aide militaire.
Les pays de l'Union européenne ont adopté début mai un accord pour saisir les revenus provenant des avoirs de la Russie gelés afin d'armer l'Ukraine, une manne représentant entre 2,5 et 3 milliards d'euros par an.
- 50 milliards -
Les Etats-Unis ont toutefois mis la pression sur les pays du G7 pour se rallier à un méga-prêt d'environ 50 milliards de dollars garanti par les futurs intérêts générés par les actifs russes immobilisés.
Mais de nombreuses questions demeurent, notamment celle de savoir qui émettrait la dette et ce qui se passerait si les avoirs étaient débloqués dans l'éventualité d'un accord de paix.
D'après Paris, un accord de principe a d'ores et déjà été scellé "sur le décaissement des 50 milliards" de dollars "avant la fin de 2024".
"Il y a un accord. Comme toujours au G7, les leaders prennent une décision et les techniciens font ensuite leur travail pour la mettre en forme", a-t-on expliqué de même source.
Les Etats-Unis semblaient plus prudents mais optimistes.
"Nous sommes sur le point d'obtenir un bon résultat", a déclaré jeudi le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan, qui accompagne le président Joe Biden.
M. Biden et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, signeront aussi jeudi en Italie un accord bilatéral de sécurité et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, annoncera une nouvelle aide de 242 millions de livres (286 millions d'euros).
- Le pape invité -
Washington a en outre annoncé mercredi une nouvelle salve de sanctions visant à freiner l'effort de guerre russe, en ciblant des entités situées en Russie et dans des pays comme la Chine, la Turquie et les Emirats arabes unis.
En déplacement à Berlin mardi, M. Zelensky a appelé ses alliés à augmenter leurs livraisons de moyens anti-aériens. Il se rendra ensuite en Suisse pour une "Conférence sur la paix en Ukraine" qui rassemblera samedi et dimanche plus de 90 pays et organisations, mais ni la Russie ni la Chine.
Autre sujet sensible pour Washington et ses alliés du G7, les tensions avec la Chine, soutien de Moscou et dont Américains et Européens dénoncent les surcapacités industrielles qui inondent leurs marchés de produits subventionnés à bas prix.
Accusant notamment Pékin de doper illégalement ses constructeurs de véhicules électriques, la Commission européenne a menacé mercredi d'imposer des droits de douane supplémentaires. La Chine a menacé jeudi de porter plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Alarmé par la surenchère entre Occidentaux et Pékin, le secrétaire général des Nations unies a déploré les "divisions" entre les deux blocs "nourries par des rivalités géopolitiques".
"Les nouvelles barrières douanières introduites chaque année ont presque doublé depuis 2019", a déploré Antonio Guterres, qui participera lui aussi au G7.
- La guerre à Gaza -
Selon un responsable européen, le sommet des Pouilles doit servir à "coordonner" la stratégie du G7 sur ce dossier qui sera au menu des débats vendredi.
Alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas est entré dans son 9e mois, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken effectue une tournée au Proche-Orient pour tenter de sauver le plan de cessez-le-feu annoncé le 31 mai par Joe Biden.
Le G7 a déjà exprimé son soutien à ce plan mais le Hamas a proposé certains amendements "irréalisables", selon M. Blinken. De son côté, Israël n'a pas annoncé officiellement sa position et poursuit sans répit son offensive, lancée sur la bande de Gaza en riposte à l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas sur son sol.
E.Persson--RTC