Bombardements israéliens à Gaza, un émissaire israélien à Washington
Des bombardements israéliens ont visé dimanche la bande de Gaza dévastée par plus de huit mois de guerre, à l'heure où le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant s'est rendu aux Etats-Unis en pleine dispute sur les armes entre les deux alliés.
Entretemps la pression monte en Israël, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi soir pour dénoncer la conduite de la guerre par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et appeler au retour des otages encore retenus à Gaza.
La guerre a été déclenchée par une attaque sanglante sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre au cours de laquelle des dizaines de personnes ont notamment été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza voisine.
Israël a juré de détruire le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et lancé une offensive d'envergure contre le territoire palestinien assiégé depuis le 9 octobre par l'armée israélienne.
D'après des témoins, des obus ont de nouveau ciblé dimanche l'est, l'ouest et le centre de la ville de Rafah dans le sud de Gaza, où l'armée israélienne mène une offensive terrestre depuis le 7 mai. Des frappes aériennes ont touché Gaza-Ville (nord) et des chars ont bombardé le camp de Nousseirat (centre).
Des avions de combat ont mené samedi des raids contre "des dizaines de cibles terroristes dans la bande de Gaza, y compris des structures militaires et des infrastructures", a indiqué l'armée israélienne, en faisant état "d'opérations ciblées" à Rafah. "Des terroristes ont été éliminés dans des combats rapprochés et par des tirs de snipers et de drones" dans le centre de Gaza.
- Entretiens "cruciaux" à Washington -
L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.194 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP d'après des données officielles. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 41 sont mortes selon l'armée.
Les opérations militaires israéliennes à Gaza ont fait jusqu'à présent 37.551 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement local dirigé par le Hamas.
Alors que la relation entre M. Netanyahu et la Maison Blanche connaît un nouvel épisode de crispation, Yoav Gallant est parti pour Washington, afin selon lui "de discuter des développements à Gaza et au Liban".
Le front nord d'Israël, avec le Liban, a été le théâtre d'une escalade des tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah, un allié du Hamas, et la rhétorique belliqueuse entre les deux parties fait craindre une guerre à grande échelle.
"Nos liens avec les Etats-Unis sont plus importants que jamais. Nos entretiens avec les responsables américains sont cruciaux pour (la suite) de la guerre", a déclaré M. Gallant dans un communiqué.
Il y a aussi la dispute sur des livraisons d'armes américaines, après que Benjamin Netanyahu a critiqué un retard dans leur transfert à Israël.
Mais dimanche, M. Netanyahu a déclaré que ce "différend" avec Washington sera "résolu dans un avenir proche" lors d'une réunion de son gouvernement. "(...) A la lumière de ce que j'ai entendu ces derniers jours, j'espère et je crois que cette question sera résolue dans un avenir proche."
- "Chassez ce gouvernement!" -
M. Netanyahu qui dit qu'Israël est engagé dans une "guerre pour son existence", est sous pression chez lui.
Samedi à Tel-Aviv, plus de 150.000 personnes selon les organisateurs ont scandé des slogans contre le gouvernement Netanyahu, demandant des élections anticipées et le retour des otages, le rassemblement le plus important depuis le début de la guerre.
"Le seul moyen de parvenir à un changement ici est de chasser ce gouvernement, de chasser les extrémistes", a déclaré Maya Fischer, une manifestante de 36 ans. "Il est temps de mettre fin à la guerre, de ramener les otages et de sauver des vies, tant du côté israélien que du côté palestinien."
Les négociations pour un cessez-le-feu sont au point mort et M. Netanyahu affirme qu'il poursuivra la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.
Dans le territoire palestinien, où s'entassent quelque 2,4 millions de personnes, l'offensive israélienne a provoqué un désastre humanitaire avec une menace de famine selon l'ONU.
Plus d'un million de personnes se déplacent constamment" dans l'espoir de trouver un lieu sûr dans la bande de Gaza alors qu'"aucun lieu n'y est sûr", affirme l'Organisation mondiale de la Santé.
J.Lee--RTC