A Edimbourg, Starmer promet un travail "constructif" avec le gouvernement écossais
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a promis de travailler de manière "respectueuse" et "constructive" avec le gouvernement indépendantiste écossais, dimanche à Edimbourg, la première étape de son tour des différentes nations du Royaume-Uni.
A peine élu, Keir Starmer avait affiché sa volonté de "réinitialiser" les relations parfois tendues ces dernières années entre Londres et les gouvernements locaux.
"Nous avons partagé l'idée que nous pouvons travailler de manière constructive ensemble", a affirmé Keir Starmer à des médias britanniques à l'issue de son entretien avec le Premier ministre écossais John Swinney, le chef du parti indépendantiste SNP.
"Nous avons parlé d'économie, nous avons parlé d'énergie" a-t-il souligné, ajoutant qu'"agir pour l'Ecosse est la priorité numéro un" des deux gouvernements.
Le SNP a enregistré un cuisant recul jeudi aux élections législatives, en ne conservant que neuf députés au Parlement de Westminster contre 48 précédemment. Un résultat qui risque de faire s'éloigner encore un peu plus ses revendications sur l'autodétermination, déjà à la peine, depuis l'échec du référendum de 2014.
A l'inverse, le Labour opposé à l'indépendance, s'est renforcé, avec désormais 37 élus.
Si Keir Starmer a noté les "différences claires d'opinion (entre les travaillistes et le SNP) sur les sujets constitutionnels", le but de cet entretien était de "réinitialiser nos relations de manière respectueuse, de manière constructive".
"Je suis confiant dans le fait que nous avons établi des fondations pour une relation productive entre nos deux gouvernements, sur un respect retrouvé dans l'accord de dévolution", a déclaré de son côté dans un communiqué John Swinney.
Dans le système politique britannique, les gouvernements écossais, gallois et nord-irlandais sont compétents dans de nombreux domaines, comme l'éducation, la santé et l'environnement, tandis que le gouvernement britannique, qui siège à Londres, conserve notamment la défense et la politique étrangère.
Le gouvernement travailliste de Tony Blair (1997-2007) a été l'architecte de ce système, baptisé "dévolution", mais sous les conservateurs au pouvoir ces 14 dernières années, les gouvernements locaux ont souvent accusé les autorités centrales de les marginaliser.
Après l'Ecosse, Keir Starmer sera lundi en Irlande du Nord, pour s'entretenir avec la Première ministre, la républicaine du Sinn Fein Michelle O'Neill, et la vice-Première ministre, l'unioniste Emma Little-Pengelly.
Il doit aussi se rendre au Pays de Galles, gouverné par le travailliste Vaughan Gething.
- UE et soutien à Kiev -
Après son écrasante victoire aux législatives, Keir Starmer avait s'était dit samedi "impatient" de concrétiser le changement qu'il a promis pour le Royaume-Uni.
Son ministre des Affaires étrangères, David Lammy, a entamé dès ce week-end une tournée en Europe, qui l'a conduit en Allemagne samedi, avant la Pologne et la Suède.
Dans une tribune parue dimanche sur le site internet spécialisé The Local Europe, il a assuré que Londres souhaitait désormais "améliorer" ses relations avec l'Union européenne, en particulier en matière commerciale et de sécurité.
Le ministre de la Défense, John Healey, a quant à lui effectué une visite dans la cité portuaire ukrainienne d'Odessa où il a rencontré le président Volodymyr Zelensky. Il a annoncé un nouveau soutien militaire à l'Ukraine, dont la fourniture de munitions et de missiles.
- Immigration -
Tout au long de la campagne électorale, l'immigration est aussi ressortie comme étant une des préoccupations majeures des électeurs. Le sujet est particulièrement sensible pour le gouvernement travailliste, souvent accusé de faiblesse en la matière pendant la campagne électorale.
Dimanche, la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper a posé les premiers jalons de la création du commandement d'élite promis au cours de la campagne pour sécuriser les frontières et lutter contre les passeurs, surtout face à l'arrivée de migrants sur de petits bateaux par la Manche.
M. Starmer avait déjà confirmé samedi qu'il n'était "pas prêt" à poursuivre le projet du précédent gouvernement conservateur d'expulser des migrants au Rwanda.
L'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair avait appelé un peu plus tôt dimanche Keir Starmer à préparer "un plan pour contrôler l'immigration", estimant que la montée de Reform UK "lance un défi au Labour aussi", même s'il a essentiellement pris des voix aux conservateurs.
Ce parti anti-immigration et anti-système a obtenu plus de 14% des voix aux législatives et va entrer au Parlement avec cinq députés.
G.Abbenevoli--RTC