Biden compte ses soutiens au sein du Parti démocrate
Joe Biden comptait jeudi ses soutiens dans le camp démocrate, où la fronde larvée ne débouche pas pour l'instant sur un appel massif à retirer sa candidature, en dépit des doutes sur son énergie et son endurance.
Pendant que son avenir politique se discute dans les couloirs du Congrès, le président américain a joué la carte de l'envergure internationale.
Il a livré avec assurance un discours très solennel - avec prompteur - lors d'un sommet célébrant les 75 ans de l'Otan.
"L'Ukraine peut arrêter Poutine et elle le fera", a déclaré le démocrate de 81 ans, qui doit désormais prouver son endurance et son énergie à chaque apparition publique.
"Pour l'instant, le président Biden est candidat et nous soutenons le candidat démocrate qui battra Donald Trump. C'est un fait. Voilà où nous en sommes", a dit Peter Aguilar, un élu de Californie, après une réunion des démocrates de la Chambre des représentants.
Pas d'enthousiasme délirant donc, plutôt du pragmatisme voire de la résignation du côté des parlementaires du parti, revenus en session à Washington cette semaine.
- "Notre seul candidat" -
"C'est notre seul candidat" et "j'espère que nous allons tous le soutenir", a ainsi confié l'élu démocrate Jerry Nadler.
Or, selon la presse américaine, il penchait jusqu'ici pour un retrait.
Mike Quigley, l'un des premiers élus démocrates à avoir lâché publiquement Joe Biden, n'a lui pas changé d'avis: "Il doit se retirer parce qu'il ne peut pas gagner et mes collègues doivent s'en rendre compte", a-t-il lâché.
Au total, sept élus démocrates ont demandé publiquement à Joe Biden de jeter d'éponge.
Beaucoup d'autres, y compris des ténors, ont mis en doute son endurance et son énergie, mais sans aller jusqu'à réclamer ouvertement qu'il cède la place.
Le président a toutefois aussi reçu des soutiens publics, de la part de groupes d'élus afro-américains et hispaniques, ainsi que de parlementaires progressistes en vue.
Sa porte-parole Karine Jean-Pierre a aussi assuré que "oui", Joe Biden était déterminé à gouverner pendant quatre ans, toute la durée d'un mandat, en cas de victoire en novembre.
Le principal intéressé répète, sur un ton de plus en plus véhément, qu'il restera en course, balayant les inquiétudes sur son état de forme et les sondages inquiétants.
Le démocrate en est persuadé, "l'électeur de base" le soutient, et les discussions autour de sa candidature ne sont qu'élucubrations des "élites" politiques, des grands donateurs et des journalistes d'opinion.
- New York Times -
Le comité éditorial du New York Times, qui rassemble ses éditorialistes de renom et qui l'a déjà appelé à se retirer, a d'ailleurs récidivé mardi.
Les démocrates "doivent lui dire qu'il est en train de se ridiculiser et de mettre en péril tout son héritage politique", assènent les grandes plumes du quotidien new-yorkais.
A quatre mois seulement de la présidentielle, forcer Joe Biden à jeter l'éponge serait pour son parti une opération très incertaine et extrêmement périlleuse.
Même si elle réussissait, il faudrait que les démocrates arrivent sans s'entre-déchirer à faire émerger une autre candidature, au plus tard lors de la convention d'investiture d'août.
Ne resteraient alors que deux mois environ de campagne avant la présidentielle du 5 novembre.
Donald Trump, lui, fait plutôt profil bas dans la tempête que traverse son rival.
Mardi, il se contentait par exemple de relayer sur sa plateforme Truth Social les sondages qui lui donnent l'avantage.
Y.Schmitz--RTC