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Au meeting de Trump, panique et prières quand les tirs retentissent
Au meeting de Trump, panique et prières quand les tirs retentissent / Photo: Rebecca DROKE - AFP

Au meeting de Trump, panique et prières quand les tirs retentissent

Des coups de feu retentissent. Des cris de terreur fusent. Des spectateurs se jettent à terre. Les agents du Secret Service se ruent pour protéger Donald Trump, l'ancien président que la foule a attendu des heures durant sous un soleil de plomb.

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Le pupitre duquel s'exprimait quelques secondes auparavant le candidat républicain à la présidentielle de novembre tangue.

L'assistance venue écouter le meeting de campagne du magnat de l'immobilier à Butler, en Pennsylvanie, crie son horreur tandis que les agents du service de protection des présidents et anciens présidents américains relèvent l'ancien président tout en le couvrant de leur corps.

Donald Trump, 78 ans, semble hébété. Il a perdu sa casquette rouge mais cela ne l'empêche pas de lever le poing en signe de défi avant que les agents ne l'emmènent jusqu'à un imposant véhicule noir.

Un agent revêtu d'un casque de protection, arme à la main, scrute la foule.

"USA, USA" scandent les spectateurs alors qu'un Donald Trump au pas hésitant, le poing toujours levé, descend les quelques marches qui le conduisent de l'estrade à un SUV. Les gardes forment une haie humaine pour le protéger.

"Ils ne t'auront pas!", s'écrie un homme dans la foule.

Erin Autenreith, 66 ans, raconte qu'elle était "assise au milieu du premier rang".

"J'étais pile devant lui".

- Des pétards de fête nationale -

"J'étais dans tous mes états. Je le regardais. Puis j'ai entendu des détonations. On aurait dit un truc du 4 juillet, (la fête nationale américaine), pan, pan, pan".

"Mais quand ils ont tous sauté sur l'estrade, qu'il l'ont entouré et fait tomber, c'est là qu'on s'est rendu compte que c'était vraiment des tirs".

"Puis d'autres gens sont arrivés et ils ont fait évacuer la zone", poursuit cette femme qui aurait dû assister là à son sixième meeting de Donald Trump.

"Ils se parlaient entre eux. "+A gauche, c'est bon. A droite, c'est bon+. Puis ils l'ont relevé. Et il a dit, +laissez-moi prendre mes chaussures+".

D'après son récit, ces mots sont les premiers prononcés par l'ancien président après les tirs. "Et j'ai vu sur sa joue, du côté droit, j'ai vu un peu de sang", poursuit-elle. "Il s'est tourné et j'ai pu voir que ça venait de l'oreille. Et puis il a levé le poing".

Donald Trump a expliqué ensuite sur son réseau Truth Social qu'il avait été "touché par une balle qui a transpercé le haut de (son) oreille".

A mesure que les gens se sont rendus compte de l'énormité des événements, la colère a grondé. Des partisans du candidat républicain ont insulté les médias, bien visibles au milieu du site.

-"On y va" -

"C’est ça que vous vouliez, hein", lance un homme qui refuse de s'identifier.

Des dizaines de personnes ont fait des doigts d'honneur en direction de l'endroit d'où semblent être provenus les tirs.

Le tireur se trouvait en dehors de l'enceinte où était organisé le rassemblement, a précisé le procureur Richard Goldinger.

"Allez on y va, on y va", hurle un membre du Secret Service alors que les autorités tentent d'évaluer les milliers de spectateurs.

"C'est une scène de crime", ajoute un autre. Un hélicoptère des forces de l'ordre survole le site et un véhicule siglé du mot "explosifs" traverse la foule.

D'autres s'en prennent aux organisateurs à qui ils reprochent des failles dans la sécurité.

"Une chouette façon d'organiser un périmètre", ironise une femme.

Une autre spectatrice pleure, inconsolable, s'enquérant de l'état de santé de l'ancien président.

Des trumpistes sont agenouillés et prient.

"Quand ils l'ont relevé, j'avais l'impression qu'ils voulaient l'évacuer le plus vite possible et que lui voulait rester, il a levé le poing pour que le monde le voit", s'exclame Blake Marnell, commercial de 59 ans, qui était assis au premier rang.

"C'est un jour incroyablement triste", poursuit cet homme qui se présente aux meetings de Donald Trump en costume caractéristique, à l'imprimé qui imite les briques rouges censées symboliser le mur antimigrants cher à l'ancien président.

G.Svensson--RTC