Premier voyage de campagne pour Biden depuis la tentative d'assassinat de Trump
Joe Biden retourne sur le terrain mardi pour la première fois depuis la tentative d'assassinat visant Donald Trump, un événement qui force le président américain à trouver un équilibre entre ses propres appels à calmer le climat politique et la nécessité de mener une campagne offensive contre son rival.
En pleine convention républicaine à Milwaukee, où Donald Trump a été ovationné par une foule survoltée, Joe Biden veut lui tenter de rallier le soutien de l'électorat afro-américain pour défendre sa candidature chancelante.
Il doit s'exprimer à Las Vegas lors d'un événement organisé par la principale association de défense des droits civiques du pays, la NAACP.
Le président démocrate de 81 ans doit aussi enregistrer une interview avec la chaîne de télévision Black entertainement television (BET), qui s'adresse surtout à un public afro-américain.
Après la tentative d'assassinat de Donald Trump samedi, Joe Biden avait annulé un voyage au Texas lundi, mais a maintenu cette visite dans le Nevada, où il avait gagné de peu sur son rival républicain en 2020.
Ce voyage intervient dans une ambiance tendue chez les démocrates, qui poursuivent leur projet d'accélérer la désignation de Joe Biden comme candidat officiel du parti, pour qu'elle ait lieu avant la convention démocrate prévue en août.
Et ce alors même que certains appellent à repousser cette convention, face aux inquiétudes sur la santé de Joe Biden et sa capacité à assurer un nouveau mandat. Les appels au retrait de sa candidature se sont multipliés au sein de son propre camp depuis une performance désastreuse lors d'un débat fin juin face à Donald Trump.
Si ces appels se sont brièvement éteints après les tirs contre l'ancien président républicain, les tensions restent vives, alimentées par un Joe Biden à la traîne dans les sondages.
- "Je suis vieux" -
Joe Biden a reconnu s'être "planté" durant le débat face à son rival, mais a blâmé le décalage horaire et un rhume. Lundi, dans une interview à NBC, il s'est efforcé d'apparaître combatif.
"Je suis vieux", a-t-il concédé. "Mais je n'ai que trois ans de plus que Trump, d'une part. Et d'autre part, mon acuité mentale est sacrément bonne."
Il a également défendu sa rhétorique à l'égard de l'ex-président, après que les républicains l'ont accusé d'alimenter un climat dangereux ayant conduit aux tirs sur Donald Trump, qui a été blessé à l'oreille.
M. Biden a reconnu avoir fait une "erreur" en appelant à "cibler" Donald Trump lors d'un événement avec des donateurs, quelques jours seulement avant la tentative d'assassinat l'ayant visé. "Je voulais dire, concentrez-vous sur lui, sur ce qu'il fait", a expliqué le démocrate.
Mais il n'a pas pour autant renié le fond de son propos, qui est de présenter l'ancien hôte de la Maison Blanche comme un danger pour la démocratie américaine.
"Comment parlez-vous de la menace sur notre démocratie, qui est réelle quand un président dit des choses comme il dit? Vous ne dites juste rien juste parce que cela pourrait inciter quelqu'un?", a-t-il interrogé.
Le mystère règne toujours sur le mobile de l'assaillant Thomas Matthew Crooks, 20 ans, qui a ouvert le feu samedi lors d'un meeting de campagne de Donald Trump en Pennsylvanie, avant d'être abattu. Un spectateur a été tué et deux autres grièvement blessés.
P.Batteux--RTC