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"Procureure" contre "criminel": la campagne de Kamala Harris est lancée
"Procureure" contre "criminel": la campagne de Kamala Harris est lancée / Photo: Brendan SMIALOWSKI, Patrick T. Fallon - AFP/Archives

"Procureure" contre "criminel": la campagne de Kamala Harris est lancée

Les démocrates ont un angle d'attaque tout trouvé, aux airs de titre de film, pour lancer la campagne de Kamala Harris, bien partie pour affronter Donald Trump lors de l'élection présidentielle de novembre: la "procureure" contre le "criminel".

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Hillary Clinton a été l'une des premières à faire la comparaison.

"Je connais Kamala Harris depuis longtemps. Cette brillante procureure saura quels arguments opposer à Donald Trump, qui a été condamné pénalement", a posté lundi sur X l'ancienne Première dame et secrétaire d'État démocrate, elle-même battue par le milliardaire lors de la présidentielle de 2016.

"Le contraste ne pourrait être plus évident", selon James Singer, porte-parole de la campagne de Kamala Harris.

La vice-présidente de Joe Biden a, lors d'un discours lundi, insisté sur son expérience en matière de respect du droit. Et l'a mise en opposition à la myriade de déboires judiciaires de Donald Trump.

"Avant d'être élue vice-présidente, avant d'être élue sénatrice des États-Unis, j'ai été élue procureure générale (de Californie)", a déclaré Kamala Harris.

"Avant cela, j'étais procureure au tribunal", a ajouté la démocrate de 59 ans.

- "Le genre de gars" -

"Dans ces rôles, je me suis attaquée à toutes sortes d'agresseurs", a-t-elle souligné: "des prédateurs qui abusaient des femmes. Des fraudeurs qui escroquaient les consommateurs. Des tricheurs qui enfreignaient les règles pour leur propre compte".

"Alors faites-moi confiance quand je dis que je vois bien le genre de gars qu'est Donald Trump", a affirmé la candidate.

Elle a cité sa condamnation à verser 88 millions de dollars de dommages pour l'agression sexuelle dans les années 1990, un "viol" selon les mots du juge, de l'écrivaine E. Jean Carroll, puis pour l'avoir diffamée.

"Je me suis spécialisée dans les affaires d'agressions sexuelles", a déclaré la candidate démocrate.

Quant à la défunte "Trump University", "je me suis attaquée à l'un des plus grands établissements d'enseignement supérieur à but lucratif du pays et je l'ai mis hors d'état de nuire", a déclaré Mme Harris.

Donald Trump avait conclu un accord amiable avec les étudiants escroqués par la "Trump University" et accepté de leur verser 25 millions de dollars d'indemnisation.

Ces deux affaires étaient civiles. Mais Donald Trump est le premier ancien président des États-Unis à avoir été condamné au pénal, en mai, pour falsification de documents comptables afin de dissimuler des paiements à la star de films X Stormy Daniels.

Il devrait connaître sa peine le 18 septembre, moins de deux mois avant le vote du 5 novembre. Et pourrait même être incarcéré.

Il aurait aussi dû être jugé pour la tentative présumée d'inverser le résultat de l'élection de 2020, remportée par Joe Biden. Mais il est au final très peu probable qu'il soit jugé avant novembre.

- Atout précieux -

Il est également mis en cause pour avoir compromis la sécurité nationale en conservant chez lui des documents classifiés, mais la juge, qu'il avait nommée, a annulé les poursuites. Le procureur spécial a fait appel de cette décision.

Déjà en 2019, Kamala Harris s'était appuyée sur son expérience de procureure pour tenter de décrocher l'investiture démocrate. Mais à l'époque, sa réputation de sévérité à l'égard de la criminalité n'avait pas été bien perçue par l'aile progressiste et elle avait dû s'incliner face à Joe Biden.

Mais à présent, pour un éventuel débat face à Donald Trump, 78 ans, ses années d'expérience dans les salles d'audience pourraient être un atout précieux.

D'autant plus que, lorsqu'elle était sénatrice, elle interrogeait avec habileté les personnalités entendues par les élus, comme le candidat conservateur à la Cour suprême Brett Kavanaugh.

Pour le camp démocrate, avoir Kamala Harris en tête d'affiche devrait permettre de recentrer le débat sur les problèmes judiciaires de Donald Trump. Et mettre de côté les questions sur l'âge de Joe Biden.

Jensen--RTC