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Des médecins indiens en colère après le meurtre et le viol d'une collègue
Des médecins indiens en colère après le meurtre et le viol d'une collègue / Photo: Idrees MOHAMMED - AFP

Des médecins indiens en colère après le meurtre et le viol d'une collègue

Massés devant leurs hôpitaux, une nuée de médecins indiens en blouses blanches semblaient prêts à prendre le travail samedi, mais se sont en réalité rassemblés pour réclamer justice après le viol et le meurtre d'une leurs collègues dans l'est du pays.

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"Nous voulons simplement être en sécurité pendant que nous accomplissons notre mission", explique Sapna Rani, une femme de 27 ans exerçant à New Dehli, capitale de l'Inde et qui a participé à une grève nationale de 24 heures organisée par les médecins.

"L'hôpital est le dernier endroit où nous devrions nous soucier de notre sécurité", note-t-elle.

Le meurtre d'une jeune médecin de 31 ans, dont le corps ensanglanté a été découvert le 9 août dans un hôpital public de la ville de Kolkata, dans l'est de l'Inde, a ravivé la colère sur le fléau indien des violences faites aux femmes.

- Vacations de 36 heures -

Dans l'hôpital public de Ram Manohar Lohia, à New Dehli, grouillant habituellement de monde, Sapna Rani précise que le ratio entre médecins et patients est tellement catastrophique que les vacations de travail durent souvent 36 heures.

"Ensuite, il n'y a aucune endroit approprié pour se reposer", ajoute-t-elle en décrivant comment certains médecins se reposent "sur des chaises roulantes et des brancards".

La femme médecin tuée à Kolkata a été retrouvée dans la salle de séminaire de l'hôpital, probablement pour s'y reposer durant une vacation de 36 heures.

Le personnel de sécurité des hôpitaux constate régulièrement des comportements violents chez des patients colériques, obligés de patienter durant des heures dans des longues file et dans la chaleur.

"L'autre jour, un parent en colère d'un patient à giflé une gardienne", pointe Gopal Bisht, un responsable de sécurité à l'hôpital Lady Hardinge, à New Dehli.

Samedi, le brouhaha habituel des patients était remplacé par des chants de protestation.

Des femmes médecins brandissaient des panneaux devant les hôpitaux et entonnaient des slogans réclamant justice, rejointes par des confrères masculins.

- 90 viols par jour en 2022 -

La nature sordide de l'attaque a rappelé au pays un horrible viol collectif et meurtre d'une jeune femme en 2012 sur un bus de New Delhi.

Les violences sexuelles sont récurrentes en Inde. En 2022, près de 90 viols ont été perpétrés chaque jour en moyenne dans ce pays de 1,4 milliard d'habitants.

Des citoyens indiens ont également manifesté cette semaine dans plusieurs villes indiennes, dont Kolkata où une veillée aux flambeaus s'est déroulée à minuit.

Les médecins indiens qui manifestent entendent mettre en lumière des questions "systémiques" qui pénalisent les services publics médicaux débordés et menacent "la sécurité" des travailleurs du monde médical.

Ceux embauchés dans des hôpitaux publiques notent que les violences à l'égard du personnel médical sont tellement banalisées que les gens n'y sont plus sensibles.

"Ce qui s'est passé à Kolkata n'était pas un incident isolé", estime Pankhuri Sharma, un femme médecin de 24 ans en formation. "La violence et la maltraitance sont des faits quotidiens", décrit-elle.

Akanksha Tyagi, gynécologue de 27 ans, déplore de son côté qu'il faille "prendre la vie d'un médecin" pour que les gens réagissent.

L.Diaz--RTC