La Chine enquête sur des subventions accordées par l'UE à certains produits laitiers
La Chine a annoncé mercredi enquêter sur des pratiques commerciales jugées déloyales de l'Union européenne (UE) concernant certains produits laitiers, au lendemain de la confirmation par Bruxelles d'une fiscalité plus lourde sur les véhicules électriques chinois importés dans l'UE.
Cette mesure intervient dans un contexte de montée des tensions entre la Chine et l'UE, un partenaire commercial incontournable pour le géant asiatique.
La Commission européenne a lancé ces derniers mois une série de procédures visant la Chine. La plus emblématique concerne les véhicules électriques chinois vendus dans l'UE.
Leur prix sont jugés artificiellement bas par Bruxelles du fait de subventions d'Etat qui faussent la concurrence et nuisent à la compétitivité des constructeurs européens.
Mardi, l'Union européenne a confirmé sa volonté de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques provenant de Chine, y compris celles du constructeur américain Tesla qui possède une usine à Shanghai.
A chaque procédure, la Chine a averti qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour y répondre.
"Le ministère du Commerce a décidé d'ouvrir une enquête antidumping sur certains produits laitiers importés depuis l'Union européenne à compter du 21 août 2024", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Elle porte sur des produits tels que le fromage frais et le lait caillé, le fromage bleu ainsi que certains laits et crèmes, a précisé le ministère du Commerce.
La procédure doit durer un an et pourra éventuellement être prolongée de six mois.
- Prix cassés -
La Chine pourrait ensuite décider d'imposer des surtaxes sur ces produits pour protéger son marché, si elle démontre que les pratiques de l'UE sont déloyales et nuisent à la concurrence.
Pékin avait déjà annoncé en janvier enquêter sur une infraction supposée à la concurrence des eaux-de-vie de vin, comme le cognac, importées de l'UE et en particulier de la France, qui avait donné l'impulsion à l'enquête de Bruxelles.
En juin, elle a aussi lancé une enquête antidumping sur les importations de porc et de produits porcins en provenance de l'Union européenne, des marchandises principalement produites en Espagne, en France, aux Pays-Bas et au Danemark.
- Turbo à l'étranger -
Des dizaines de marques locales innovantes dans l'électrique ont vu le jour ces dernières années en Chine et elles rivalisent avec des constructeurs étrangers qui peinent à s'adapter.
Cette multitude de constructeurs chinois met désormais le turbo à l'étranger.
Des constructeurs automobiles comme BYD ou MG (groupe SAIC) ont commencé à attaquer le marché européen avec des électriques à prix cassés depuis quelques années.
A l'issue d'une enquête sur les subventions dont bénéficient les constructeurs chinois, Bruxelles compte ajouter aux 10% de taxe déjà en place une surtaxe allant jusqu'à 36%.
Il s'agit de freiner les importations de véhicules électriques chinois, sans les bloquer complètement comme aux Etats-Unis avec leur surtaxe de plus de 100%.
Ces droits de douane s'appliqueront d'ici fin octobre pendant cinq ans, sous réserve de nouvelles modifications et surtout de l'aval des Etats européens, très divisés sur le sujet. Ils remplaceront alors des taxes provisoires décidées début juillet.
M.Allan--RTC