RCA Telegram News California - Venezuela: convoqué, le candidat de l'opposition dénonce l'absence de "garantie d'indépendance" de la justice

Venezuela: convoqué, le candidat de l'opposition dénonce l'absence de "garantie d'indépendance" de la justice
Venezuela: convoqué, le candidat de l'opposition dénonce l'absence de "garantie d'indépendance" de la justice / Photo: Gabriela Oraa - AFP/Archives

Venezuela: convoqué, le candidat de l'opposition dénonce l'absence de "garantie d'indépendance" de la justice

Invisible en public depuis plus de trois semaines, Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l'opposition qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet au Venezuela, a estimé que sa convocation par le parquet lundi s'effectuait "sans garantie d'indépendance" de la justice.

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M. Gonzalez Urrutia, 74 ans, qui n'a pas précisé clairement s'il se rendrait ou pas au ministère public lundi à 10H00 locales (14H00 GMT), a accusé le "procureur général de la République (Tarek William Saab)" de se "comporter comme un accusateur politique".

"Il condamne à l'avance et impulse maintenant une convocation sans garantie d'indépendance", a-t-il dénoncé dans une vidéo publiée dimanche soir sur les réseaux sociaux.

M. Gonzalez Urrutia "va devoir assumer", avait lancé vendredi Tarek William Saab vendredi. "Il doit se rendre à cette convocation pour parler (...) de sa responsabilité avant le 28 juillet, pendant le 28 juillet et après le 28 juillet pour sa +récalcitrance+, sa désobéissance aux autorités légitimement constituées".

L'annonce de la réélection de Nicolas Maduro, 61 ans, a provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Elles ont fait 27 morts, 192 blessés, tandis que 2.400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.

Nicolas Maduro accuse régulièrement M. Gonzalez Urrutia d'être responsable des violences et le traite de "lâche".

"Il est temps que vous compreniez une fois pour toutes que la solution ne réside pas dans la répression, mais dans la vérification internationale indépendante et fiable des résultats", lui a lancé M. Gonzalez Urrutia dimanche soir. "Pour la paix et le bien-être du pays, présentez les résultats. Nous exigeons le respect de la volonté du peuple".

Jeudi, sans surprise, la Cour suprême, le Tribunal supérieur de justice (TSJ), considérée comme inféodée au pouvoir, a validé la réélection de M. Maduro pour un troisième mandat. Une décision "historique et indiscutable", a estimé M. Maduro. "Nulle", selon l'opposition.

- Appel à manifester mercredi -

M. Maduro a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n'a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique.

Une telle attaque est jugée peu crédible par l'opposition et de nombreux observateurs qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact.

Selon l'opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, M. Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix.

Sans les montrer, le TSJ a assuré avoir vérifié les procès-verbaux remis par le pouvoir, ainsi que la réalité de l'attaque informatique contre le CNE.

M. Gonzalez Urrutia risque une arrestation, notamment depuis que le parquet a ouvert une enquête contre lui et la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs".

M. Gonzalez Urrutia et Mme Machado vivent dans la semi-clandestinité depuis trois semaines. La cheffe de l'opposition a lancé samedi un appel à manifester le 28 août, "un mois après notre glorieuse victoire, au cours de laquelle Edmundo Gonzalez a été élu président".

- "Incohérences" -

Si Mme Machado, qui a dit craindre pour sa vie, est apparue à deux manifestations de l'opposition - arrivant sur un camion entouré par la foule et disparaissant à moto pour éviter une arrestation -, M. Gonzalez Urrutia, lui, n'a pas été vu depuis le 30 juillet, y compris aux manifestations de l'opposition et aux convocations de la Cour suprême pour des auditions sur la présidentielle.

L'avocat Joel Garcia, qui défend les opposants emprisonnés, prévient que "pour tout le catalogue de crimes, la peine" encourue par M. Gonzalez Urrutia "peut atteindre 30 ans", la peine de prison maximale dans le pays.

Joel Garcia assure toutefois que la citation à comparaître présente selon lui "une série d'incohérences". "Il faudrait dire à quel titre il est convoqué: en tant que témoin, en tant qu'accusé ou en tant qu'expert?", souligne-t-il.

"Si l'on part du principe qu'il est inculpé (prévenu), il devrait comparaître accompagné de sa défense. Sinon, tout ce qu'il pourrait déclarer serait nul et non avenu", ajoute-t-il.

Par ailleurs, le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP), a dénoncé l'arrestation d'une journaliste, Carmela Longo. Citant des sources policières, le SNTP assure qu'elle va être accusée de "incitation à la haine" et "terrorisme".

L'arrestation de Mme Longo, reporter spécialisée dans le divertissement, est la septième arrestation d'un journaliste signalée par le syndicat depuis le scrutin du 28 juillet.

T.Cortez--RTC