RCA Telegram News California - Deuxième jour d'une meurtrière opération israélienne en Cisjordanie, l'ONU appelle à sa "fin immédiate"

Deuxième jour d'une meurtrière opération israélienne en Cisjordanie, l'ONU appelle à sa "fin immédiate"
Deuxième jour d'une meurtrière opération israélienne en Cisjordanie, l'ONU appelle à sa "fin immédiate" / Photo: Jaafar ASHTIYEH - AFP

Deuxième jour d'une meurtrière opération israélienne en Cisjordanie, l'ONU appelle à sa "fin immédiate"

L'armée israélienne a indiqué avoir tué jeudi sept combattants palestiniens, au deuxième jour d'une meurtrière "opération antiterroriste" en Cisjordanie occupée, dont l'ONU a demandé la cessation "immédiate", en marge de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.

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Cette opération, qui a fait au moins 16 morts depuis mercredi, suscite la "profonde inquiétude" de l'ONU, pour qui elle risque d'"alimenter une situation déjà explosive en Cisjordanie occupée". Son secrétaire général, Antonio Guterres, a appelé jeudi sur X à sa "fin immédiate", condamnant "fermement les pertes de vies humaines, notamment d'enfants".

L'armée israélienne a lancé cette opération mercredi en envoyant ses colonnes de blindés sur Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés, dans le nord de la Cisjordanie occupée, où les groupes armés en lutte contre l'occupation israélienne sont particulièrement actifs.

Elle avait alors dit avoir "éliminé" neuf combattants.

- "Extension de la guerre" -

Jeudi, elle a affirmé avoir tué cinq combattants retranchés "dans une mosquée" dans le camp Nour Chams de Tulkarem, dont un commandant du Jihad islamique, groupe allié du Hamas qui a confirmé son décès.

Mais le gouverneur de Tulkarem, Mostafa Taqatqa, a rapporté qu'ils avaient été tués "dans un tir de roquette sur une maison", sans combats.

L'armée a ensuite dit avoir tué deux autres Palestiniens à Jénine, et avoir "arrêté plus de dix individus recherchés".

Des affrontements se poursuivaient dans l'après-midi à Jénine, et des soldats israéliens continuaient d'opérer à Tulkarem, selon deux journalistes de l'AFP.

Le camp de Nour Shams, dans cette ville, est totalement privé d'eau, a indiqué Hakim Abou Safiyeh, employé municipal à Tulkarem, qui a décrit des destructions "énormes".

Selon le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, l'objectif est de "démanteler les infrastructures terroristes irano-islamistes" en Cisjordanie.

Cette "vaste opération militaire (...) ne doit pas constituer les prémisses d'une extension de la guerre à partir de Gaza, y compris une destruction à grande échelle", a prévenu mercredi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

- "Destruction brutale" -

Les incursions israéliennes dans des zones autonomes palestiniennes sont quotidiennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'armée israélienne. Mais il est rare qu'elles soient menées simultanément dans plusieurs villes, et appuyées par des aéronefs, comme cela est le cas depuis mercredi.

Dans un communiqué, l'Iran a dénoncé "la destruction brutale des infrastructures urbaines et de services", appelant la communauté internationale à prendre des "mesures immédiates et efficaces pour mettre fin au génocide de la nation palestinienne".

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre, les violences en Cisjordanie ont flambé.

L'ONU a chiffré mercredi à au moins 637 les Palestiniens qui y ont été tués par l'armée israélienne ou des colons depuis le 7 octobre. Au moins 19 Israéliens parmi lesquels des soldats y sont morts dans des attaques palestiniennes ou des opérations de l'armée, selon les données officielles israéliennes.

- "Reste fort" -

Dans la bande de Gaza, toujours pilonnée par l'armée israélienne et livrée aux combats, la Défense civile a annoncé jeudi huit morts dans une frappe israélienne sur Gaza-ville (nord). Une source médicale a rapporté à l'AFP que trois Palestiniens avaient péri dans une frappe de drone à Rafah (sud).

L’armée israélienne a indiqué pour sa part avoir, lors des dernières 24 heures, tué des "dizaines" de combattants, dont l'un ayant participé à l'attaque du 7 octobre, selon elle.

Les troupes israéliennes poursuivent par ailleurs leurs opérations à Rafah, dans la région de Khan Younès (sud) et à la périphérie de Deir al Balah (centre), selon l’armée.

Sur le terrain, les habitants - au total quelque 2,4 millions de personnes dont la plupart déplacées - continuent de fuir d'un endroit à l'autre au gré des ordres d'évacuation de l'armée israélienne.

Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) a annoncé mercredi suspendre "jusqu'à nouvel ordre" des mouvements de son personnel après que l'un de ses véhicules, pourtant identifié et autorisé par l'armée, a été touché mardi par des tirs israéliens. L'armée israélienne a dit examiner les faits.

Pendant ce temps, les médiateurs entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas -Qatar, Egypte et Etats-Unis- tentent toujours, sans succès, d'arracher un cessez-le-feu à Gaza assorti de la libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

L'Union européenne y a réclamé jeudi une trêve humanitaire "immédiate" pour permettre la vaccination anti-polio de tous les enfants, après la détection d'un premier cas confirmé.

L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.199 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 103 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.

Près de la frontière jeudi, des familles d'otages se sont rassemblées côté israélien pour lancer des messages vers Gaza, grâce à des haut-parleurs.

"C'est maman (...) Je prie Dieu qu'il te ramène. Tout de suite. Je t'aime, reste fort", hurle dans un micro Rachel Golberg-Polin, dans l'espoir d'être entendu par son fils Hersh.

L'offensive militaire de représailles israéliennes sur la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a dévasté ce petit territoire et fait 40.602 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués. Selon l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.

M.Allan--RTC