Zelensky reçoit le soutien de Biden et Harris, avant de rencontrer Trump
Volodymyr Zelensky, qui a récolté jeudi à Washington une nouvelle enveloppe d'aide de Joe Biden et le soutien de Kamala Harris, aura vendredi une rencontre bien plus délicate avec Donald Trump, très critique sur l'aide américaine massive à l'Ukraine.
"Comme vous le savez, Zelensky a réclamé de me rencontrer. Je vais le rencontrer demain matin vers 9h45 à la Trump Tower", à New York, a annoncé jeudi l'ancien président et candidat républicain à la Maison Blanche.
"Je pense que je serai capable de conclure rapidement un accord entre le président Poutine et le président Zelensky", a-t-il avancé, en assurant ne pas vouloir d'une "capitulation" de l'Ukraine, comme l'affirme sa rivale démocrate pour la Maison Blanche, Kamala Harris.
Volodymyr Zelensky arrivera à leur rencontre assuré du soutien de l'administration actuelle, mais évidemment inquiet pour l'aide américaine en cas de victoire de Donald Trump à l'élection du 5 novembre, qui s'annonce très serrée.
La "Russie ne l'emportera pas", a lancé Joe Biden jeudi depuis le Bureau ovale.
Afin d'"aider l'Ukraine à gagner cette guerre", il avait annoncé un peu plus tôt une "augmentation de l'aide à la sécurité" -- mais sans le feu vert espéré par Kiev pour tirer vers la Russie des missiles de longue portée fabriqués aux Etats-Unis.
"Mon soutien au peuple ukrainien est inébranlable", a dit pour sa part la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris, lors d'une rencontre séparée avec le président ukrainien.
- "Capitulation" -
"Il y a des gens dans mon pays qui voudraient forcer l'Ukraine à abandonner de larges portions de son territoire souverain, qui demanderaient à l'Ukraine de se déclarer neutre, et qui exigeraient que l'Ukraine renonce à des relations militaires avec d'autres pays. Ces propositions sont les mêmes que celles de Poutine et ce ne sont pas des propositions de paix. Ce sont des propositions de capitulation, ce qui est dangereux et irresponsable", a-t-elle ajouté.
La cible de ces propos est claire: l'ancien président Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche, qui a vivement attaqué Volodymyr Zelensky ces derniers jours en lui reprochant d'empêcher un "accord" pour mettre fin à la guerre.
D'après la presse américaine, l'ancien président n'a pas apprécié une interview donnée par Volodymyr Zelensky au magazine New Yorker -- dans laquelle le dirigeant ukrainien affirme que le candidat républicain "ne sait pas vraiment comment arrêter cette guerre".
"Nous continuons de donner des milliards de dollars à un homme qui refuse de conclure un accord, Zelensky", avait dénoncé Donald Trump mercredi lors d'un meeting de campagne.
"Chaque fois qu'il est venu dans notre pays, il est reparti avec 60 milliards de dollars, je pense que c'est le meilleur commercial de la planète", a ironisé l'ancien président.
"Cette guerre peut être gagnée et une paix juste peut être conclue mais seulement avec les Etats-Unis", a plaidé le chef d'Etat ukrainien, venu présenter à Washington son "plan pour la victoire".
- Menace nucléaire -
Joe Biden a lui annoncé la tenue en Allemagne d'un sommet de haut niveau avec 50 pays alliés de l'Ukraine, le 12 octobre.
Le démocrate de 81 ans, grand artisan du soutien occidental à l'Ukraine depuis son invasion par la Russie en février 2022, a décidé de déployer 8 milliards d'aide au total.
Joe Biden, qui quittera donc le pouvoir en janvier prochain, continue ainsi de ventiler l'enveloppe de 61 milliards de dollars votée péniblement en avril dernier par un Congrès politiquement divisé.
Dans la matinée, le président ukrainien avait été reçu au Congrès par les chefs de file du Parti républicain et du Parti démocrate au Sénat, qui tous deux portaient des cravates jaunes et des chemises bleues, les couleurs ukrainiennes.
Moscou, dont les troupes progressent ces derniers mois face aux forces de Kiev, a revendiqué jeudi la prise d'Oukraïnsk, une ville de la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine.
La conquête du Donbass, bassin industriel ukrainien qui comprend la région de Donetsk, est la "priorité numéro un" du président Poutine.
E.Reyes--RTC