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Salaires et retraites: premiers défilés de la CGT et des lycées bloqués avant le discours du Premier ministre
Salaires et retraites: premiers défilés de la CGT et des lycées bloqués avant le discours du Premier ministre / Photo: Miguel MEDINA - AFP

Salaires et retraites: premiers défilés de la CGT et des lycées bloqués avant le discours du Premier ministre

Retraites, salaires: les premières manifestations se sont élancées mardi dans plusieurs villes à l'appel de la CGT, la FSU et Solidaires, rejoints par des organisations de jeunesse qui ont bloqué plusieurs lycées, quelques heures avant le discours très attendu de politique générale du Premier ministre.

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Des manifestants ont notamment commencé à battre le pavé à Rouen en entonnant: "Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société on n’en veut pas!".

Dans le cortège, Michel Masdebrieu, secrétaire de l'union CGT des retraités de Seine-Maritime, confie à l'AFP manifester "pour (s)'opposer à la politique très réactionnaire du nouveau gouvernement".

Sonia Lejeune, retraitée, militante de la FSU, défile "pour le pouvoir d'achat des retraités et des actifs, pour l'accès à la santé, et pour des services publics de proximité ou l'abrogation de la dernière réforme des retraites".

La CGT annonce 185 rassemblements en ce mardi, contre plus de 200 le 1er mai et 250 lors de la dernière journée de mobilisation contre la réforme des retraites en juin 2023.

CGT et Sud Rail (Solidaires) ont appelé les cheminots à faire grève, mais le trafic semblait "normal" pour les TGV, conformément aux prévisions de la SNCF. Seules quelques perturbations légères sont à noter pour certains trains régionaux et Intercités.

A Paris, où le cortège doit démarrer à 14H00 de Denfert-Rochereau, entre 5.000 et 10.000 personnes sont attendues, selon une source policière.

- "Une première étape" -

L'ambition des syndicats est de mettre un peu plus la pression sur Michel Barnier à l'heure où il va dévoiler ses priorités. Dans son discours très attendu, le Premier ministre doit donner le cap de sa politique, après les rencontres de la semaine dernière avec les partenaires sociaux.

Les syndicats ont réclamé l'abandon de la réforme de l'assurance chômage, une nouvelle négociation sur l'emploi des seniors, l'abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires. Au cours de ces échanges, M. Barnier s'est montré à l'écoute selon les syndicats, mais ne s'est pas livré.

"Nos inquiétudes demeurent, c'est la raison pour laquelle la CGT appelle les salariés à se mobiliser", a déclaré la semaine dernière sa secrétaire générale Sophie Binet depuis la cour de Matignon, confirmant cette mobilisation annoncée de longue date.

"C'est lui qui a choisi cette date (pour son discours de politique générale, ndlr), j'espère que c'est pour mieux répondre aux revendications sociales", a relevé la syndicaliste mardi matin sur LCI.

La centrale syndicale de Montreuil défilera aux côtés de la FSU et Solidaires pour réclamer aussi l'abrogation de la réforme des retraites et la défense des services publics.

Mardi "sera une première étape" qui "permettra de compter les forces et de donner à voir notre détermination", affirme à l'AFP le secrétaire général de la FSU, Benoît Teste.

- "Déni de démocratie" -

A Orléans, où 300 personnes étaient rassemblées, Pascal Sudre, secrétaire général CGT du Loiret, ne décolère pas : "On est en plein déni de démocratie. On va être confronté à la France de l'austérité et du passé et ça, les salariés n’en peuvent plus !"

"Barnier PM = boulevard au RN", pouvait-on aussi lire sur une pancarte brandie par des lycéens à Paris, qui ont rejoint la mobilisation à l'appel de plusieurs organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fidl ou Union syndicale lycéenne).

Mardi matin, quelques lycées parisiens étaient bloqués dont Hélène-Boucher, Racine et Fénelon où les lycéens ont appelé à un rassemblement devant leur établissement.

En dépit de la mobilisation de la jeunesse, "les remontées du terrain ne sont pas bonnes", a confié à l'AFP sous le couvert de l'anonymat une source syndicale. Une autre source prédit "une grève moyennement suivie" en "l'absence d'unité de l'intersyndicale".

Contrairement à la bataille unitaire contre la réforme des retraites, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC et l'Unsa ont refusé de se joindre à la mobilisation.

"Manifester le jour où le Premier ministre fait son discours de politique générale, c'est quand même un petit peu compliqué", estimait récemment le leader de la CFTC Cyril Chabanier.

"Il nous a semblé prématuré de répondre à cet appel. (...) Une mobilisation pour être efficace doit avoir des revendications très ciblées", souligne de son côté la responsable de la CFDT, Marylise Léon, dans Ouest-France.

J.Gustafsson--RTC