Salaires et retraites: premiers défilés de la CGT avant le discours du Premier ministre
Retraites, salaires: de premières manifestations se sont élancées mardi en France à l'appel de la CGT, FSU et Solidaires, pour que le gouvernement "réponde aux exigences sociales" quelques heures avant le discours très attendu de politique générale du Premier ministre.
A Marseille, des milliers de personnes ont défilé (2.800 selon la préfecture), depuis le Vieux-Port, avec des slogans et banderoles comme "Résiste, refuse ce monde macroniste" ou "Ceux qui vivent sont ceux qui luttent".
"Aujourd'hui, on a un gouvernement qui est contraire aux résultats des législatives, et on attend de lui qu'il écoute la population et son vote, notamment en abrogeant" la réforme des retraites, plaide dans le cortège Virginie Akliouat de la FSU-Snuipp.
Ils étaient aussi entre 3.000 et 5.000 personnes à Lyon, selon la police, entre 800 (préfecture) et 1.500 (organisateurs) à Perpignan, ou quelque 300 à Orléans.
A Nantes, où plusieurs centaines de manifestants défilaient sous la pluie, Fabienne Gauthier, 68 ans, retraitée de l'Education nationale, explique soutenir "l'opposition au nouveau gouvernement", qui à ses yeux ne pourra pas "nous faire aller vers une société plus juste et équitable".
"Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société on n’en veut pas!", entonnaient de leur côté les manifestants à Rouen.
La CGT a annoncé 185 rassemblements en ce mardi, contre plus de 200 le 1er-Mai.
La dernière mobilisation sur les salaires en octobre 2023 avait rassemblé entre 92.500 manifestants en France (police) et 200.000 (CGT), loin des records de la bataille des retraites.
En dépit de la mobilisation de plusieurs organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fidl ou Union syndicale lycéenne), "les remontées du terrain ne sont pas bonnes", avait pronostiqué en amont à l'AFP sous le couvert de l'anonymat une source syndicale.
L'Education nationale a recensé 6,08% de grévistes de 6,08% chez les enseignants, une faible participation.
Côté transports, le trafic semblait "normal" pour les TGV, comme prévu par la SNCF. Seules quelques perturbations légères étaient à noter pour certains trains régionaux et Intercités.
A Paris, où le cortège doit démarrer à 14H00 de Denfert-Rochereau, entre 5.000 et 10.000 personnes sont attendues, selon une source policière.
- "Une première étape" -
L'ambition des syndicats est de mettre un peu plus la pression sur le Premier minister, Michel Barnier, à l'heure où il va dévoiler le cap de sa politique, après les rencontres de la semaine dernière avec les partenaires sociaux.
Les syndicats ont réclamé l'abandon de la réforme de l'assurance chômage, une nouvelle négociation sur l'emploi des seniors, l'abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires. Au cours de ces échanges, M. Barnier s'est montré à l'écoute selon les syndicats, mais ne s'est pas livré.
La CGT avait coché ce 1er octobre de longue date pour cette nouvelle mobilisation.
"C'est lui qui a choisi cette date (pour sa déclaration de politique générale, NDLR), j'espère que c'est pour mieux répondre aux revendications sociales", a relevé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet mardi sur LCI.
Mardi "sera une première étape" qui "permettra de compter les forces et de donner à voir notre détermination", a affirmé à l'AFP le secrétaire général de la FSU, Benoît Teste.
- "Aucune illusion" -
A Rennes, Norbert Desnos, instituteur de 62 ans, portant une pancarte "voter ne sert à rien?", défilait "sans aucune illusion". "Là on est deux trois péquenauds, c’est à pleurer (...). Si on n’est pas en masse, le gouvernement aura beau jeu de dire que les Français sont raisonnables", dit-il.
Mardi matin, quelques lycées parisiens étaient bloqués.
Une centaine de lycéens ont défilé dans le quartier latin, avec des banderoles comme "Barnier, c'est pas carré".
"Le gouvernement se fout carrément de notre gueule. On vote et c'est en quelque sorte un coup de force", peste Emma (prénom modifié), 17 ans, en terminale au lycée Fénelon.
Contrairement à la bataille unitaire contre la réforme des retraites, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC et Unsa n'ont pas rejoint la mobilisation.
"Il nous a semblé prématuré de répondre à cet appel. (...) Une mobilisation pour être efficace doit avoir des revendications très ciblées", a souligné la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, dans le quotidien régional Ouest-France.
bur-bat-slb-chl/grd/tes
A.Romano--RTC