Ecoles fermées à Beyrouth après des frappes israéliennes meurtrières
Les écoles ont fermé leurs portes lundi à Beyrouth au lendemain de frappes meurtrières menées au coeur de la capitale libanaise par Israël, qui a tué un responsable du mouvement armé Hezbollah.
En guerre contre le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien à Gaza, Israël a mené de nouvelles frappes sur ces deux fronts.
Une frappe israélienne a visé lundi soir le quartier densément peuplé de Zokak el-Blatt dans le centre de Beyrouth, selon une source de la sécurité. Dans le territoire palestinien assiégé de Gaza, les raids ont fait au moins huit morts selon la Défense civile.
Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire ces deux mouvements alliés de l'Iran, son ennemi juré.
Il a juré de détruire le Hamas après l'attaque menée par ce mouvement islamiste sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah libanais sur son territoire.
"Il n'y a plus aucune région sûre (...) On peut être à la maison et se faire bombarder", dit Heba, une institutrice de 44 ans, qui n'a pas voulu donner son nom.
Dimanche, deux frappes aériennes israéliennes dans le centre de Beyrouth ont fait au moins 10 morts, selon le ministère de la Santé. L'une d'elles a tué le principal porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif, avec quatre membres de son équipe média.
Afif faisait partie du cercle rapproché de l'ex-chef du mouvement, Hassan Nasrallah, lui-même tué par l'aviation israélienne le 27 septembre dans la banlieue sud de Beyrouth. Ses funérailles ont eu lieu à Saïda dans le sud du Liban, où l'aviation israélienne a mené de nouveaux raids.
- Une centaine de projectiles sur Israël -
Israël a largement décimé la direction du Hezbollah, mouvement accusé par ses détracteurs au Liban de constituer un "Etat dans l'Etat". Il a confirmé avoir tué Afif, qualifié de "chef de la propagande" du mouvement.
Même affaibli, le Hezbollah continue de tirer quotidiennement des roquettes sur Israël et affirme repousser les troupes israéliennes dans le sud du Liban, où elles ont lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Environ 100 projectiles ont été tirés depuis le Liban lundi, selon l'armée israélienne. Une femme a été tuée dans le nord d'Israël selon les pompiers.
Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas, Israël a lancé le 23 septembre des bombardements intenses sur les fiefs du Hezbollah.
Il dit vouloir éloigner ce mouvement des régions frontalières du sud du Liban et assurer le retour des quelque 60.000 déplacés dans le nord d'Israël.
Depuis le 8 octobre 2023, plus de 3.510 personnes ont été tuées au Liban selon le ministère de la Santé, la majorité depuis le 23 septembre. Côté israélien, 45 civils et 78 militaires ont été tués.
Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont été également déplacés.
- "Très positif" -
L'Unesco a elle annoncé placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, dont ceux de Baalbeck (est) et Tyr (sud).
Au sujet d'une proposition de trêve américaine entre Israël et le Hezbollah, un responsable libanais a affirmé que les autorités à Beyrouth avait une position "très positive" et souligné qu'elles finalisaient leurs "remarques" avant de transmettre leur réponse aux Etats-Unis.
Le Hamas lui aussi s'était dit prêt à un cessez-le-feu conditionnel.
Cependant, les deux guerres n'ont montré jusqu'ici aucun signe d'apaisement. Israël affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à atteindre ses "objectifs".
- "Ils hurlaient" -
Lundi, des frappes israéliennes ont fait huit morts dans la bande de Gaza dont quatre membres d'une même famille dans le camp de déplacés d'Al-Mawassi (sud), selon la Défense civile.
"Il y a eu une puissante explosion, qui a provoqué un incendie, puis c'était le chaos. Les femmes et les enfants hurlaient", a raconté un témoin, Said Al-Burai.
Des raids ont visé un bâtiment qui a été détruit à Gaza-ville (nord), a indiqué un secouriste.
Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.922 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU, déplacé la quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants et provoqué un désastre humanitaire.
Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait d'Israël de ce territoire qu'il a occupé pendant 38 ans.
J.Gustafsson--RTC