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Première décision de Trump: les migrants en pleurs à la frontière
Première décision de Trump: les migrants en pleurs à la frontière / Photo: HERIKA MARTINEZ - AFP

Première décision de Trump: les migrants en pleurs à la frontière

Margelis Tinoco, Colombienne de 48 ans, s'est effondrée quand son rendez-vous prévu lundi pour entrer légalement aux Etats-Unis a été annulé juste après l'investiture de Donald Trump, qui a promis une guerre sans merci contre les migrants et les demandeurs d'asile.

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Elle a appris l'annulation de son rendez-vous programmé sur l'application des douanes et de la protection des frontières américaines (CPB One) à Ciudad Juarez, ville mexicaine frontalière du Texas, après un long périple depuis le Venezuela.

"Regarde ce qu'il dit!", pleure la femme en montrant la notification sur l'écran de son téléphone portable : "les rendez-vous existants programmés via CBP One ne sont plus valables".

L'application a été désactivée quelques minutes à peine après l'investiture du 47e président américain Donald Trump, qui a promis de décréter l'état d'urgence à la frontière avec le Mexique et d'utiliser l'armée américaine pour en assurer la surveillance.

"Je ne sais pas ce que va devenir ma vie", a déclaré Mme Tinoco, vêtue d'un bonnet, d'une veste et de gants en laine pour se protéger des températures qui ont chuté à -3 degrés Celsius à Ciudad Juarez.

Cette femme vivait au Venezuela avec son mari et son fils de 13 ans, originaires de ce pays, jusqu'à ce qu'elle décide d'émigrer aux États-Unis.

Instauré par l'ex-président démocrate Joe Biden, CPB One permettait de demander l'asile sans avoir besoin d'atteindre la frontière.

- "Qu'il ait de la compassion" -

"Qu'il ait de la compassion et nous laisse passer (...) qu'il nous soutienne parce que cela fait six mois qu'on souffre", supplie la Colombienne, en référence à son éprouvant voyage depuis le Venezuela.

Dévastée, elle finit par tomber à genoux devant un poteau métallique.

"Puisque nous sommes ici, laissez-nous entrer, s'il vous plaît, après tout le travail que nous avons fourni pour arriver ici, laissez-nous entrer dans votre pays, afin que nous puissions améliorer nos vies", ajoute également Yaime Perez, une Cubaine de 27 ans.

L'application CPB One a permis de réduire significativement les passages illégaux.

Selon le gouvernement américain, au cours de l'exercice fiscal qui s'est terminé en septembre dernier, 2,1 millions de rendez-vous ont été enregistrés à la frontière sud, contre près de 2,5 millions pour la période précédente.

La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, s'était prononcée pour la continuité de CBP One "ou un schéma similaire", en considérant qu'il "a eu des résultats" en diminuant l'afflux de migrants à la frontière entre le Mexique et les États-Unis.

-Caravane dans le sud-

Quelques heures avant que le magnat républicain n'annonce qu'il expulsera "des millions et des millions" d'étrangers en situation irrégulière, une caravane de plus de mille migrants a quitté le sud du Mexique en direction des États-Unis.

"Je suis un peu effrayé parce qu'avec tout ce que nous avons traversé, avec tous les sacrifices que nous avons faits, il est très dur qu'ils nous ferment les portes", a déclaré lundi à l'AFP Jefferzon Celedón, Vénézuélien de 24 ans, depuis Tapachula, ville frontalière avec le Guatemala.

"Tous les points d'entrée illégaux seront bloqués immédiatement et nous commencerons le processus d'expulsion de millions et millions d'étrangers criminels vers les endroits d'où ils viennent", a affirmé Trump.

"Il faut aller de l'avant, ne pas se laisser influencer par ce que disent les gens, s'ils les ferment ou non".

"Nous verrons bien plus tard, dans le nord", a déclaré Leonel Delgado, un Vénézuélien de 42 ans, avant l'annonce.

Les migrants organisent habituellement des caravanes pour faire pression afin d'obtenir des laissez-passer qui leur permettent ensuite d'avancer par leurs propres moyens sur le territoire mexicain, sans craindre d'être expulsés.

G.Svensson--RTC