Une otage israélienne libérée lors du troisième échange dans le cadre de la trêve à Gaza
Une otage israélienne de 20 ans, la soldate Agam Berger, a été libérée jeudi après quasiment 16 mois de captivité à Gaza, lors du troisième échange d'otages contre des prisonniers palestiniens prévu par le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
Agam Berger, capturée le 7 octobre 2023 alors qu'elle faisait son service militaire près de la bande de Gaza, a été remise par le mouvement islamiste palestinien à la Croix-Rouge à Jabalia, dans le nord du territoire, selon un journaliste de l'AFP.
Une autre jeune femme, Arbel Yehud, une civile de 29 ans prise en otage le même jour au kibboutz Nir Oz avec la famille de son fiancé, ainsi qu'un Germano-Israélien de 80 ans, Gadi Moses, doivent eux aussi être libérés jeudi.
Cinq Thaïlandais doivent également être remis en liberté dans la journée, en dehors du cadre de l'accord de trêve.
Les trois otages israéliens seront échangés contre 110 Palestiniens détenus par Israël, incluant 32 condamnés à perpétuité, selon une ONG palestinienne. Les prisonniers libérés, dont 20 seront exilés, doivent arriver à Ramallah, en Cisjordanie occupée, vers midi (10H00 GMT).
Un quatrième échange est prévu samedi, avec la libération de trois hommes, tous en vie, selon le calendrier annoncé mercredi par Israël.
Mais le Hamas a averti que les libérations à venir pourraient être compromises, en accusant Israël de retarder l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza prévue par l'accord de trêve. Israël a démenti.
Des sources du Jihad islamique, allié du Hamas, ont indiqué que Arbel Yehud et Gadi Moses seraient remis à la Croix-Rouge à Khan Younès, dans le sud de Gaza.
- "Emotion" -
La famille de Gadi Moses, un agriculteur qui fut l'un des fondateurs du kibboutz Nir Oz et a perdu sa compagne dans l'attaque du Hamas, a fait part mercredi de son "émotion", dans un communiqué dans lequel elle remercie "le peuple israélien pour son soutien".
Le Jihad islamique a diffusé jeudi matin une brève vidéo de Gadi Moses et Abel Yehud, se donnant une accolade et souriant.
Lundi déjà, le groupe armé avait diffusé des images d'Arbel Yehud, où elle apparaissait manifestement très éprouvée, vêtue d'un sweat-shirt à capuche. Elle déclinait son identité, la date du samedi 25 janvier et demandait au Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et au président américain, Donald Trump, de tout faire pour libérer les otages.
Sept Israéliennes ont déjà été libérées, contre 290 Palestiniens, le 19 janvier, au premier jour de la trêve, puis le 25 janvier.
L'accord de cessez-le-feu prévoit, durant une première phase de six semaines, la libération de 33 otages en échange d'environ 1.900 Palestiniens, mais les autorités israéliennes ont prévenu que ce premier groupe comprenait huit otages morts.
Le cessez-le-feu a permis un afflux de l'aide internationale dans le territoire assiégé par Israël, où les besoins sont immenses.
Mercredi cependant, des responsables du Hamas ont accusé Israël de retarder l'entrée de l'aide, notamment "de carburant, de tentes, de caravanes, de machinerie lourde", et averti que cela pourrait "affecter le déroulement normal de l'application de l'accord, y compris concernant les échanges des prisonniers".
Contacté par l'AFP, le Cogat, l'organe du ministère de la Défense israélien chargé des affaires civiles dans les Territoires palestiniens occupés, a dénoncé une "fake news".
Selon le Cogat, "3.000 camions sont entrés à Gaza" entre le 26 janvier et mercredi à la mi-journée.
Alors que la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacés par la guerre, des centaines de milliers d'entre eux ont commencé depuis lundi à rentrer dans le nord, parcourant à pied des kilomètres au milieu des ruines.
- "Pas de ciment, pas de tôles" -
Mohammed Al-Faleh, un déplacé de 33 ans, raconte qu'il a retrouvé sa maison détruite. Pour abriter sa famille, il a construit à la hâte deux murs avec des débris.
"Il n'y a pas de ciment, alors j'ai utilisé de la boue. Il n'y a pas de tôles, alors nous allons faire un toit en nylon", a-t-il témoigné.
Durant cette première phase de la trêve doivent être discutées les modalités de la deuxième phase, visant à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre.
Si le calendrier se déroule comme prévu, la dernière étape portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des derniers otages morts.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 87 sont toujours retenues en otages, dont au moins 34 sont mortes selon l'armée israélienne.
L'offensive lancée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait au moins 47.317 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
L.Rodriguez--RTC