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Liban: une foule immense aux funérailles du chef du Hezbollah tué par Israël
Liban: une foule immense aux funérailles du chef du Hezbollah tué par Israël / Photo: IBRAHIM AMRO - AFP

Liban: une foule immense aux funérailles du chef du Hezbollah tué par Israël

Des dizaines de milliers de partisans du Hezbollah vêtus de noir ont convergé dimanche matin vers la Cité sportive de Beyrouth pour participer aux funérailles du chef de la formation libanaise tué dans une frappe israélienne il y a près de cinq mois.

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Le puissant Hezbollah pro-iranien a attendu le retrait presque complet de l'armée israélienne du sud du Liban, le 18 février, pour organiser ce premier rassemblement populaire depuis la fin de la guerre qui l'a opposé à Israël.

Peu avant les funérailles, des frappes israéliennes ont visé le sud du Liban, malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis le 27 novembre, selon un média d'Etat. Israël a dit avoir frappé des lanceurs de roquettes qui présentaient une "menace imminente".

Tous vêtus de noir, brandissant des portraits de Nasrallah, des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont rempli les gradins de la Cité sportive, à la périphérie sud de Beyrouth, malgré un froid inhabituel, selon les correspondants de l'AFP.

Des femmes pleuraient en tenant des portraits de combattants tués lors de la guerre qui a décapité le Hezbollah et l'a considérablement affaibli.

Oum Mahdi, une femme de 55 ans, a affirmé être venue de la plaine de la Békaa, dans l'est du Liban, "pour le voir (Nasrallah) une dernière fois et voir son mausolée".

"C'est la moindre des choses qu'on puisse faire pour le Sayyed qui a tout donné", a-t-elle ajouté.

- "Héros" de la résistance -

Les funérailles qui paralysent le pays doivent commencer à 13H00 (11H00 GMT). Parmi les délégations étrangères, l'Iran doit être représenté par le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, et le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Des représentants des factions irakiennes pro-iraniennes et d'autres alliés du Hezbollah et de l'Iran contre Israël sont également présents.

M. Araghchi a rendu hommage à Nasrallah et son successeur, également tué par Israël, les qualifiant de "héros" et affirmant que "le chemin de la résistance va continuer", à son arrivée à Beyrouth.

Dans le stade ont été affichés d'immenses portraits de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, son cousin, tué dans une frappe israélienne en octobre après avoir été choisi pour lui succéder. Ses funérailles doivent également se dérouler dimanche.

Plus de 23.000 sièges ont été installés sur la pelouse, en plus des 55.000 places sur les gradins, selon les organisateurs.

Des écrans seront déployés dans les rues avoisinantes, où 35.000 sièges sont prévus pour les hommes et 25.000 dans un secteur réservé aux femmes.

Depuis samedi, les routes menant à Beyrouth étaient encombrées de voitures affluant depuis les bastions du Hezbollah dans le sud et l'est du pays, brandissant les drapeaux jaunes du mouvement.

- "Démonstration de soutien" -

Après la cérémonie, les participants se dirigeront vers le mausolée consacré à Nasrallah, près de l'aéroport au sud de Beyrouth.

Le corps du chef du Hezbollah avait été enterré dans un lieu secret en attendant la fin de la guerre.

"Nous voulons faire de ces obsèques une démonstration de soutien", a déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, qui doit prononcer un discours.

Les autorités libanaises ont mobilisé 4.000 soldats et membres des forces de l'ordre, selon une source des services de sécurité, tandis que 25.000 hommes du Hezbollah assureront la sécurité à l'intérieur du stade, selon la chaîne du mouvement, al-Manar.

Le trafic aérien à l'aéroport sera suspendu entre 12H00 et 16H00.

Les organisateurs ont exhorté les citoyens à éviter les tirs en l'air, habituels lors des funérailles au Liban, et l'armée a interdit les prises de vue par drones.

Hassan Nasrallah, tué à 64 ans, avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël, mais sa popularité s'était érodée après l'implication du Hezbollah en Syrie aux côtés de l'ex-président Bachar al-Assad.

Le Hezbollah, qui a dominé pendant des années la scène politique libanaise, est cependant contesté par de nombreux Libanais qui lui reprochent d'être "un Etat dans l'Etat".

E.Persson--RTC