Zelensky dément tout encerclement de ses troupes dans la région de Koursk
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a démenti samedi tout encerclement de ses troupes dans la région russe de Koursk, où l'armée du Kremlin a regagné rapidement du terrain ces derniers jours aux forces de Kiev.
Le président américain Donald Trump a demandé vendredi à Moscou d'épargner la vie de "milliers de soldats" ukrainiens encerclés, sans préciser clairement s'il s'évoquait la région de Koursk.
L'armée ukrainienne a ensuite démenti, dès vendredi soir, un encerclement dans ce secteur.
"Nos troupes continuent de contenir les groupes (...) russes et nord-coréens dans la région de Koursk. Il n'y a pas d'encerclement de nos troupes", a réagi pour sa part, samedi, le président ukrainien dans un message sur Telegram.
Il a également affirmé que la Russie amassait des forces afin d'attaquer la région ukrainienne de Soumy, frontalière de celle de Koursk.
"L'accumulation de troupes russes indique que Moscou a l'intention d'ignorer toute diplomatie à l'avenir. Il est évident que la Russie prolonge la guerre", a-t-il accusé.
Plus tôt, samedi, Moscou a revendiqué dans la région de Koursk la reprise de deux villages, ceux de Zaolechenka et Roubanchtchina, au nord et à l'ouest de la ville de Soujda, dont Moscou avait annoncé la reconquête jeudi.
L'armée russe a publié samedi des images montrant d'importantes destructions dans les rues de Soudja, une cité qui constituait la principale prise de l'Ukraine dans la région.
Le gouverneur russe régional, Alexandre Khinchtein, a affirmé que 275 civils avaient été évacuées des zones reprises depuis mercredi.
Vladimir Poutine a, lui, appelé vendredi les soldats ukrainiens qui combattent dans la région à déposer les armes.
Pour sa part, l'armée ukrainienne a publié samedi sur les réseaux sociaux une carte montrant un retrait de ses troupes vers l'ouest de la région de Koursk, en direction de la frontière entre les deux pays.
- Enjeu clé -
Début août 2024, Kiev avait lancé une offensive surprise dans la région, occupant des centaines de kilomètres carrés. L'opération visait notamment à détourner des forces russes d'autres secteurs du front et à pousser Moscou à des négociations.
Mais, depuis des mois, les troupes ukrainiennes y perdaient progressivement du terrain face aux forces russes soutenues, selon Kiev, par un contingent nord-coréen. Ces derniers jours, leur recul s'est subitement accéléré.
La situation militaire y constitue un enjeu clé au moment où les efforts internationaux s'intensifient pour mettre fin au conflit en cours depuis plus de trois ans.
Vladimir Poutine, sans s'opposer catégoriquement à la trêve proposée par les Etats-Unis, a déclaré jeudi que les "prochaines étapes" dépendraient de la libération de cette région frontalière russe, où l'armée ukrainienne s'était emparée de plus d'un millier de kilomètres carrés en août dernier avec pour objectif d'en faire une monnaie d'échange lors de négociations ultérieures avec Moscou.
Samedi, l'Ukraine et la Russie ont par ailleurs fait état de nombreuses attaques mutuelles de drones au cours de la nuit précédente.
Kiev a annoncé avoir abattu 130 drones Shahed de fabrication iranienne lancés par la Russie sur 14 régions de l'Ukraine. Selon l'armée de l'air ukrainienne, les forces russes ont également lancé deux missiles balistiques dans la nuit.
A Moscou, le ministère russe de la Défense a fait état de son côté de 126 drones ukrainiens abattus, principalement au-dessus de ses régions de Volgograd et de Voronej (sud).
L'armée ukrainienne envoie régulièrement des drones contre la Russie, en réponse aux frappes russes qui visent quasi-quotidiennement l'Ukraine depuis février 2022.
Y.Schmitz--RTC