RCA Telegram News California - En Syrie, le soulèvement de 2011 commémoré pour la première fois depuis la chute d'Assad

En Syrie, le soulèvement de 2011 commémoré pour la première fois depuis la chute d'Assad
En Syrie, le soulèvement de 2011 commémoré pour la première fois depuis la chute d'Assad / Photo: Bakr ALKASEM - AFP

En Syrie, le soulèvement de 2011 commémoré pour la première fois depuis la chute d'Assad

Pour la première fois depuis la chute de Bachar al-Assad, des rassemblements ont marqué samedi à travers la Syrie le 14e anniversaire du soulèvement de 2011, dont la répression avait déclenché la guerre civile.

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A Damas, des dizaines de personnes se sont rassemblées, sous un important dispositif policier, sur la place des Omeyyades, où durant les années de répression seuls se rassemblaient les partisans de l'ex-président.

Les militants avaient aussi appelé à des rassemblements à Homs et à Hama, dans le centre du pays, et à Idleb, dans le nord, sous le slogan "La Syrie est victorieuse".

Dans la capitale, les forces de sécurité ont bloqué les accès à la place des Omeyyades, où des membres des forces de l'ordre tendaient des fleurs aux manifestants, tandis que des haut-parleurs crachaient des chants révolutionnaires et islamiques.

Des hélicoptères militaires survolaient les lieux, larguant des tracts où était écrit ce slogan: "Il n'y a pas de place pour la haine parmi nous".

Beaucoup de manifestants brandissaient le drapeau syrien à trois étoiles, symbole du soulèvement de 2011 adopté par les nouvelles autorités, et portaient des pancartes avec les mots: "La révolution a triomphé".

"Ce qui se passe maintenant est un rêve que nous n'aurions jamais osé imaginer. J'ai quitté Damas il y a 12 ans parce que j'étais recherchée, sans espoir d'y revenir si ne n'était pour la libération", a raconté à l'AFP Hanaa al-Daghri, une femme de 32 ans.

"Beaucoup de nos amis nous ont quittés mais leur sang versé nous a menés là où nous sommes aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Sous le soleil, Abdoul Moneim Nimr, un homme de 41 ans, est venu entouré de ses amis qui portaient un grand drapeau, dansant et chantant.

"Nous avions coutume de célébrer l'anniversaire dans le nord de la Syrie et maintenant nous le faisons sur la place des Omeyyades. C'est une victoire bénie", a-t-il témoigné.

- "Dignité, liberté" -

La guerre civile, qui a fait plus d'un demi-million de morts, a commencé par des manifestations pacifiques le 15 mars 2011, qui ont rassemblé des milliers de personnes contre le pouvoir de Bachar al-Assad, avant d'être brutalement réprimées.

Cet anniversaire est le premier depuis la chute de l'ex-président, chassé le 8 décembre par des groupes rebelles menés par des islamistes radicaux. Ahmad al-Chareh, qui dirigeait le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), est devenu en janvier président par intérim du pays.

Des centaines de personnes se sont aussi rassemblées à Idleb, ancienne place forte des rebelles, portant des drapeaux syriens et du HTS, en dépit du jeûne du ramadan et d'un temps relativement chaud, selon un journaliste de l'AFP.

Ahmad al-Chareh a signé jeudi une déclaration constitutionnelle pour une période de transition de cinq ans, critiquée par certains pour lui donner trop de pouvoirs et ne pas protéger suffisamment les minorités.

Quelques jours plus tôt, des massacres ont fait au moins 1.500 morts dans l'ouest de la Syrie, pour la plupart des membres de la minorité alaouite dont est issu l'ancien président, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

"Cela fait 14 ans que les Syriens sont descendus dans les rues lors de manifestations pacifiques, pour réclamer de la dignité, de la liberté et un avenir meilleur", a souligné vendredi l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen.

"La résilience des Syriens et leur quête de justice, de dignité et de paix se poursuit. Ils méritent à présent une transition qui en soit digne", a-t-il ajouté, en appelant à "la fin immédiate de toute violence et la protection des civils".

A l'occasion de cet anniversaire, le Conseil démocratique syrien, dominé par les Kurdes qui ont établi une administration semi-autonome dans le nord-est de la Syrie, a renouvelé ses critiques envers la déclaration constitutionnelle, affirmant qu'elle "ne reflète pas de manière adéquate les aspirations du peuple syrien à construire un Etat juste et démocratique".

D.Nelson--RTC