RCA Telegram News California - Au Canada, fermeture des premiers bureaux de vote d'un scrutin sous la menace de Trump

Au Canada, fermeture des premiers bureaux de vote d'un scrutin sous la menace de Trump

Au Canada, fermeture des premiers bureaux de vote d'un scrutin sous la menace de Trump

Les premiers bureaux de vote ont fermé leurs portes lundi au Canada, qui élit le Premier ministre chargé de prendre les rênes d'un pays angoissé par la guerre économique et les menaces d'annexion de Donald Trump.

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Deux candidats distancent les autres dans les intentions de vote: le candidat libéral et actuel Premier ministre Mark Carney, et le chef des conservateurs Pierre Poilievre, avec une longueur d'avance pour le premier.

Mais un nom qui ne figure sur aucun bulletin de vote est dans toutes les têtes: celui du président américain Donald Trump, qui a hanté cette campagne des législatives canadiennes.

Lundi, il a de nouveau parlé d'effacer la "ligne artificielle" qui sépare les deux pays estimant que cela ne pouvait apporter que "du positif".

Une déclaration qui a fait réagir les deux principaux candidats.

"Président Trump, ne vous mêlez pas de nos élections", a déclaré Pierre Poilievre sur X. "Le Canada sera toujours fier, souverain et indépendant, et nous ne serons JAMAIS le 51e État". "Nous sommes au Canada et c'est nous qui décidons de ce qui s'y passe", a de son côté publié Mark Carney.

Les coups de boutoir répétés de Donald Trump contre le Canada irritent et angoissent ses habitants. Savoir qui sera capable de lui tenir tête et de défendre au mieux les intérêts canadiens a donc dominé cette courte campagne électorale.

- "Excitée" -

"C'est une élection unique", lâche Hamza Fahri, qui est ingénieur à Montréal. "J'ai vraiment changé d'avis récemment. Avant, je voulais que les libéraux partent".

"Mais finalement je vais voter Carney car c'est un homme fort, sérieux et pour faire face à Trump, c'est ça, dont le pays a besoin", affirme l'homme de 28 ans.

"Excitée" pour son premier vote, Hilary Recker "espère que cela ne finira pas comme aux États-Unis". La jeune habitante de Toronto a "peur d'être déçue".

A l'inverse, Chad McCann, qui habite également la plus grande ville canadienne "veut voir les conservateurs gagner" car il faut un "changement fort." "Le gouvernement libéral n'a pas fait grand-chose pour nous, les Canadiens."

Dans cet immense pays qui s'étale sur six fuseaux horaires, près de 29 millions d'électeurs sont appelés à voter mais plus de sept millions d'entre eux ont déjà fait leur choix par anticipation, une participation record.

Les résultats sont attendus dans la nuit de lundi à mardi. Si le vote s'est achevé dans les provinces de la côte atlantique, il faut attendre 21H30 (01H30 GMT mardi) et le début du décompte des voix en Ontario et au Québec, les deux provinces les plus peuplées, pour avoir les premières tendances.

- Vote utile -

Entré en politique il y a seulement un mois, Mark Carney s'est efforcé de convaincre que son parcours faisait de lui le candidat idéal pour gérer cette crise historique que vit le pays, avec des droits de douane qui affectent déjà des secteurs clés comme l'automobile et l'acier.

Cet ancien banquier, ex-gouverneur des banques du Canada et d'Angleterre, promet pour y faire face de "réinventer" l'économie canadienne.

"J'ai déjà géré des économies et des crises. L'heure est à l'expérience, pas à l'expérimentation", a lancé cet anglophone de 60 ans, né dans l'ouest de ce pays bilingue, dont le français est limité.

En face, Pierre Poilievre, le chef conservateur, homme politique de carrière de 45 ans, veut que la 9e puissance économique mondiale tourne le dos aux libéraux. Il promet de réduire les impôts, les dépenses publiques et de s'attaquer à l'"idéologie woke".

"Nous ne pouvons pas supporter quatre années supplémentaires comme cela", a-t-il estimé lors des derniers jours de campagne, parlant d'une trajectoire menant à plus "de désespoir, plus d'inflation".

Selon les derniers sondages, les libéraux sont crédités de 42,8% des voix et les conservateurs de 39,2%.

Les autres partis - le Nouveau parti démocratique (gauche), le Bloc québécois (indépendantiste) et les Verts - pourraient subir de lourdes défaites, victimes en partie du vote utile.

D.Nelson--RTC