

Après 100 jours, Trump "passe un très bon moment" mais les Américains déchantent
Après 100 jours de chaos et de colère qui lui ont valu de chuter dans les sondages, Donald Trump espère retrouver mardi, l'espace d'un meeting, l'adulation sans réserve de ses partisans.
Pour marquer cette étape symbolique de son second mandat, le président républicain se rend sur le lieu de l'un de ses derniers rassemblements de campagne, à Warren dans le Michigan (nord), un Etat qu'il a fait basculer de son côté le 5 novembre dernier.
"La première fois, je devais faire deux choses: diriger le pays et survivre, j'avais tous ces escrocs autour de moi", a dit Donald Trump aux journalistes de The Atlantic, en référence aux valses de ministres et conseillers de son premier mandat (2017-2021).
"La deuxième fois, je dirige le pays et le monde", s'est-il félicité, en assurant aussi, auprès des reporters du mensuel, qu'il "passait un très bon moment".
Nombre d'électeurs de l'ancien promoteur immobilier lui restent fidèles.
"Il sait ce qu'il fait", a confié à l'AFP Karen Miner, qui tient une cave à vins à Reno (Nevada).
- "Pas d'égal" -
"Pour l'instant, je suis très content de son boulot", lance Frank Tuoti, un ouvrier à la retraite du New Hampshire (nord-est), même s'il se dit "un peu inquiet à propos de l'économie".
L'économie sera justement au menu mardi matin d'un point presse de la porte-parole Karoline Leavitt, qui a consacré celui de lundi à la politique migratoire.
Le président américain "n'a pas d'égal, personne ne lui arrive à la cheville", a déclaré devant les journalistes Tom Homan, qui met en œuvre le programme d'expulsions massives du gouvernement, au mépris, selon ses opposants, des droits fondamentaux et de la répartition des pouvoirs.
Désormais entouré exclusivement de fidèles dévoués, Donald Trump laisse depuis le 20 janvier libre cours à toutes ses impulsions en matière de droits de douane, de politique extérieure, de revanche politique.
Dans le hall d'honneur de la Maison Blanche, il a remplacé un portrait de l'ancien président Barack Obama par un tableau tiré de la tentative d'assassinat contre lui. Dans le Bureau ovale, le milliardaire au goût notoirement tapageur a accumulé les ornements dorés.
Repoussant les limites du pouvoir présidentiel, le républicain a déjà signé plus de 140 décrets.
- Bras de fer -
Il a par ce biais remis en cause le droit du sol, attaqué des universités et des cabinets d'avocats, défait des politiques environnementales, confié à son allié Elon Musk la tâche de démanteler la bureaucratie fédérale, et lancé, avant de se rétracter en partie, une violente offensive protectionniste.
Nombre de décrets ont été bloqués par des juges, avec lesquels le pouvoir exécutif a engagé un bras de fer sans précédent.
Donald Trump, dont la carrière politique s'est faite en creusant les divisions, ne peut pas prétendre au relatif état de grâce accompagnant généralement les 100 premiers jours d'un président, lui qu'un nombre irréductible d'Américains haïssent ou adorent.
Les sondages d'opinion s'accordent au contraire pour constater une glissade particulièrement brutale de sa cote de confiance, nourrie par les inquiétudes liées aux droits de douane, mais aussi à ses attaques de l'ordre institutionnel.
D'après un sondage publié dimanche par le Washington Post et ABC News, 39% des Américains seulement "approuvent" la manière dont Donald Trump mène sa présidence.
- "Trop loin" -
64% des personnes interrogées jugent qu'il va "trop loin" dans sa tentative d'étendre les pouvoirs présidentiels.
Impossible de prédire combien de temps Donald Trump, qui est devenu, à 78 ans, le plus vieux président américain à avoir jamais prêté serment, va maintenir un rythme frénétique.
Le républicain donne certains signes d'impatience, en particulier liés aux dossiers diplomatiques, lui qui ne jure que par des "deals" rapides.
Concernant la guerre en Ukraine, il n'a à l'évidence pas tenu sa promesse de campagne de mettre fin au conflit en un jour, dès son retour au pouvoir.
Interrogé à ce sujet par le magazine Time, l'ancien animateur de téléréalité a assuré: "Les gens savent bien que lorsque j'ai dit ça, c'était sur le ton de la blague."
W.Guerrero--RTC