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Pédiatrie en crise: le gouvernement promet un "plan d'action immédiat"
Pédiatrie en crise: le gouvernement promet un "plan d'action immédiat" / Photo: Christophe ARCHAMBAULT - AFP/Archives

Pédiatrie en crise: le gouvernement promet un "plan d'action immédiat"

Face à la crise que traversent les services pédiatriques et après le cri d'alerte lancé par des milliers de soignants, le gouvernement a promis dimanche "un plan d'action immédiat", avec notamment l'activation localement de "plans blancs".

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Vendredi, quatre mille soignants en pédiatrie ont adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour déplorer des conditions de travail et une prise en charge inadaptées, résultats d'une "inaction politique irresponsable".

"Le président de la République a pris connaissance de cette interpellation et il a sollicité immédiatement la Première ministre et le ministre de la Santé pour qu'un plan d'action immédiat puisse être mis en place", a déclaré dimanche sur Cnews le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

"L'hôpital fait face à une épidémie de bronchiolite (...) elle intervient tôt dans l'année et donc on déclenche là où c'est nécessaire, les fameux +plans blancs+ pour rappeler du personnel supplémentaire et pour avoir une meilleure coopération dans les territoires", a-t-il détaillé.

Le "plan blanc" contient des mesures d'organisations destinées à faire face à une situation sanitaire exceptionnelle ou une activité accrue d'un hôpital.

M. Véran a assuré la détermination du gouvernement à "faire en sorte que la situation s'améliore".

Le ministre de la Santé François Braun doit détailler les mesures du plan à la mi-journée.

Dans leur lettre ouverte, les soignants ont dénoncé une série de dysfonctionnements, allant d'hospitalisations d’enfants dans des lieux non adaptés, à des transferts éloignés, des reports d’interventions chirurgicales programmées, ou encore des sorties prématurées d’hospitalisation... Autant de dégradations qui ont conduit à "des retards de soins" et à "la mise en danger des enfants".

Selon eux, l'épidémie de bronchiolite sature des services déjà "exsangues", alors qu'"un nombre toujours plus important de postes de personnels paramédicaux et médicaux sont vacants".

- "Tensions fortes" -

Cette maladie respiratoire qui touche les bébés et les conduit parfois à l'hôpital s'est désormais étendue à presque toute la France métropolitaine, à part la Corse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Depuis deux semaines, elle se traduit par "une nette augmentation des passages aux urgences" chez les enfants de moins de deux ans, suivis de davantage d'hospitalisations que l'an dernier, a souligné jeudi la directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, Amélie Verdier.

Au risque d'une saturation des hôpitaux: en réanimation pédiatrique, déjà 14 jeunes patients ont dû être transférés hors d'Ile-de-France - aux CHU d'Amiens et de Rouen notamment.

"On a des tensions fortes, voire très fortes, dans les services de pédiatrie de la région", a déclaré Mme Verdier à l'AFP, expliquant que la bronchiolite est venue s'ajouter aux "difficultés très importantes" liées aux "postes vacants".

Dans leur lettre, les soignants ont aussi mis en avant une "perte de sens" dans leur métier, "conséquence de la gouvernance bureaucratique et de la tarification à l’activité, conduisant à un épuisement global et un départ massif des personnels hospitaliers".

Ils ont exigé du président de la République "des mesures urgentes et pérennes favorisant le retour des personnels soignants dans les hôpitaux auprès de nos enfants" et lui ont demandé d'"agir en urgence".

Samedi matin, le gouvernement s'était déjà dit "conscient du problème", par la voix de la ministre déléguée de la Santé, Agnès Firmin Le Bodo.

La ministre a affirmé compter "sur la solidarité entre les hôpitaux, sur la solidarité avec la médecine de ville" et travailler à "l'ouverture plus prolongée le soir des maisons médicales de garde", précisant apporter le "soutien" du gouvernement aux soignants.

"Le Ségur de la santé a permis de revaloriser les professions de santé, c'était un rattrapage, nous savons qu'il faut encore travailler sur l'hôpital", a-t-elle concédé.

L.Rodriguez--RTC