RCA Telegram News California - VTT/apnée: Yannis Pelé et Guillaume Néry, d'un extrême à l'autre

VTT/apnée: Yannis Pelé et Guillaume Néry, d'un extrême à l'autre
VTT/apnée: Yannis Pelé et Guillaume Néry, d'un extrême à l'autre

VTT/apnée: Yannis Pelé et Guillaume Néry, d'un extrême à l'autre

Exaltés par leurs univers envoûtants, le jeune vététiste Yannis Pelé et la star de l'apnée Guillaume Néry ont aussi fait l'apprentissage d'une pratique qui peut virer au drame...

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Pelé aurait pu ne jamais remarcher, Néry ne jamais refaire surface. Tous deux font un bout de chemin ensemble dans une vidéo, "Les deux extrêmes".

L'un dévale des montagnes du Mercantour sur son vélo dans une course effrénée, l'autre évolue comme en apesanteur dans les profondeurs de la mer Méditerranée, jusqu'à ce qu'ils se rencontrent de façon surprenante: telle est l'histoire racontée dans cette vidéo de quatre minutes trente, imaginée par Pelé.

"C'était un défi de réussir à allier ces deux sports et que le rendu soit beau à regarder parce qu'en apnée les mouvements sont très lents et le VTT, à l'opposé, c'est très rapide", souligne à l'AFP le cycliste de 23 ans, qui avait à coeur de travailler avec Néry.

L'apnéiste de 39 ans avait fait sa connaissance quand il n'était qu'un gamin dans le gîte tenu par ses parents dans l'arrière-pays niçois.

"On a tissé des liens, on est devenus amis, jusqu’à ce fameux accident où il m'a soutenu énormément, il est même venu me voir à l'hôpital quand j'ai fait mes premiers pas et donc c’était important pour moi de faire un projet ensemble", raconte Pelé.

"Mettre en avant nos deux belles disciplines. Et aussi par rapport à l'accident qu'il a eu. Il a réussi quand même à retrouver les profondeurs, donc c’est deux images assez fortes qu’on a voulu allier dans ce projet", ajoute le cycliste.

- Infime chance -

En septembre 2015, à la suite d'une erreur des organisateurs lors d'une compétition, Néry descend à 139 m au lieu de 129 m; il n'était alors jamais allé au delà de 126 m et syncope à une quinzaine de mètres de la surface. A l'été 2016, Pelé fait une grave chute en compétition. Touché à la moelle épinière, il perd l'usage de ses jambes.

"Le docteur me laisse une très infime chance de pouvoir remarcher. Je ne peux pas y croire et pour moi c'est impossible de me voir en fauteuil roulant. Je vais remarcher, c'est une certitude", se souvient le jeune sportif, qui n'a qu'un objectif: "remonter sur mon vélo".

A force de courage et après un an et demi de convalescence, Pelé roule à nouveau. Cinq ans après, il lui reste quelques séquelles - de la spasticité - mais surtout un bonheur décuplé.

"Aujourd'hui, j’ai des sensations incroyables, je me sens mieux qu'avant l'accident. Je pense qu'on savoure plus la vie. Ca a changé ma vie, c'est certain, et ma façon de voir les choses. Je suis heureux d'être debout tous les jours", confie Pelé, qui a tiré un trait sur la compétition pour se tourner vers la création d'images vidéo.

- Balayer le traumatisme -

Déjà auteur de quatre projets - dont l'un avec la superstar du VTT Kilian Bron - celui avec Néry est un clin d'oeil artistique à leurs deux univers, mais aussi à leur lien si particulier.

"Quand il a eu son accident, j'ai été pas mal touché, impacté. J'ai vu tout de suite qu'il s’était fixé ce défi de pouvoir remarcher, pourquoi pas un jour remonter sur un vélo comme s'il préparait les Jeux olympiques. J'ai été admiratif de sa détermination. Les médecins ont été stupéfaits de voir sa vitesse de récupération, alors qu'il était quand même très mal en point", se rappelle auprès de l'AFP Néry. Il l'a alors initié aux techniques de respiration et de visualisation utilisées en apnée.

Néry n'a pas eu de séquelles de son accident, mais tout comme Pelé, il a vécu un traumatisme et renoncé aux compétitions.

"Malgré la gravité de l'accident, et que je sois quand même passé assez proche de la correctionnelle, je suis revenu à moi et j'ai su que j'allais pouvoir récupérer assez rapidement. Cependant, ma première pensée a été: stop, j'arrête, la compétition, les records", se remémore l’apnéiste.

Une semaine plus tard, il replongeait "pour balayer finalement cette expérience traumatisante psychologiquement".

C.Moreno--RTC