Mondiaux de patinage: "La cerise sur le gâteau", savourent Papadakis et Cizeron
Sacrés champions olympiques il y a un mois, les danseurs sur glace Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron savourent leur cinquième titre mondial obtenu à Montpellier samedi comme "la cerise sur le gâteau", dans un entretien à l'AFP dimanche.
Les deux patineurs, focalisés sur l'or olympique à Pékin cette saison, partagent aussi leurs réflexions naissantes sur la suite de leur carrière encore en question. "Toutes les portes sont ouvertes", expliquent-ils.
Q: Auriez-vous pu vivre une meilleure saison ?
Guillaume Cizeron: "Difficilement. Il n'y a pas eu de finale du Grand Prix et on n'a pas fait les Championnats d'Europe, donc techniquement, oui. Mais on a atteint tous les objectifs qu'on s'était fixés. On a tout fait pour être champions olympiques ; après, être champions du monde, c'est la cerise sur le gâteau. Ça s'est vraiment passé au mieux."
Q: Avez-vous le souvenir d'une ambiance telle qu'à Montpellier ?
Gabriella Papadakis: "J'ai le souvenir de pas mal d'arenas où il y avait peut-être autant de monde, mais clairement pas autant de ferveur. Là, c'était vraiment fou. On s'attendait à ça, mais pas à ce point-là. Quand on est sur la glace, on essaie de se concentrer, on ne peut pas s'arrêter et dire +whaouh !+. J'étais presque triste d'être obligée de faire abstraction parce que j'avais envie de prendre complètement l'ampleur de ce que c'était. Malgré tout, on l'a vraiment ressenti, et c'était assez phénoménal d'avoir l'impression que le pays, entre guillemets, était avec nous. C'était vraiment un beau moment."
Q: Sentez-vous un effet "champions olympiques" ?
GC: "Je pense qu'il y a un intérêt grandissant du public, et avec les Jeux, d'autant plus de gens qui ne sont pas nécessairement fans de patinage à la base. J'ai l'impression que ça a ramené une vague de grand public, ça a donné de la visibilité."
Q: Vous restez mystérieux sur votre avenir...
GC: "Toutes les portes sont ouvertes. Il n'y a rien d'écrit vraiment : on pourrait arrêter, on pourrait continuer, on pourrait reprendre dans un an, dans deux ans. Il y a des jours où on se dit telle chose, d'autres jours où on se dit autre chose, c'est un peu difficile de prendre une vraie décision. L'important, c'est de ne rien avoir à regretter dans dix ans quand on regardera notre carrière et notre parcours de vie. C'est ça qu'il faut tenter de mesurer. Il faut qu'on réfléchisse pour savoir si c'est une vie qu'on veut continuer de mener, si on a encore des choses à dire sur la glace, encore des choses à explorer."
Q: En avez-vous parlé entre vous ?
GP: "Non, on ne s'est rien dit."
GC: "On évite le sujet."
Q: Diriez-vous que vous n'avez pas envie d'y penser ?
GP: "Je pense qu'il y a de ça, oui. Et en même temps, réellement, on ne sait pas, et pour l'instant, on ne ressent pas le besoin de prendre une décision nécessairement. Toutes les choses sont toujours un peu venues d'elles-mêmes. Je pense que ça, ça va aussi venir. On va voir ce qu'on a envie de faire. On était tellement attaché à cet objectif des JO qu'on n'a pas du tout réfléchi à ce que pourrait être notre vie après en fait. Si on voulait continuer, il faudrait redéfinir pourquoi on le fait, et ça, ça ne se passe pas en un jour ou deux, ça prend du temps de réflexion et du temps de repos. Le feu, à la fin de la saison, on ne l'a jamais de toute manière. Là, on attend de voir avec le temps et le repos s'il va revenir ou pas."
GC: "Je pense qu'il y besoin de laisser décanter un peu. Il faut vraiment avoir une profonde envie de s'entraîner, c'est surtout ça. Parce que les médailles, le show, une fois qu'on est là c'est super, mais derrière, c'est toute une vie qu'il faut choisir. C'était une évidence jusqu'à maintenant qu'on allait continuer jusqu'à ce qu'on ait l'or olympique. Maintenant, c'est un petit peu moins évident. Ça mérite réflexion."
Propos recueillis par Élodie SOINARD
G.Stewart--RTC