Tournoi des six nations féminin: l'Angleterre, dernière marche à franchir pour les Bleues
Plus qu'une marche à franchir pour les Bleues et quelle marche! Pour espérer remporter le Grand Chelem, le XV de France féminin a donc rendez-vous comme prévu samedi (15h15) à Bayonne avec l'Angleterre, triple tenante du titre et première nation mondiale.
Pour ce "Crunch" de la dernière journée du Tournoi des six nations, le stade Jean-Dauger affiche complet. Et les Bleues auront bien besoin de l'appui du public pour rivaliser pendant 80 minutes face aux "Red Roses".
Si la France l'emporte, ce sera son septième titre dans la compétition depuis le passage à six équipes en 2002, son sixième Grand Chelem, le premier depuis 2018. Et la troisième fois que les équipes de France masculine et féminine s'octroient le Grand Chelem la même année.
Ce choc contre les Anglaises, grandes favorites du Mondial-2022 en Nouvelle-Zélande (8 octobre-12 novembre) où elles retrouveront les Françaises dès les phases de poules, est donc plus qu'attendu: c'est une répétition grandeur nature.
"Gagner une telle compétition, ça resserre un groupe. Ce serait énorme, un beau message avant la Coupe du monde, ça nous donnerait de la confiance", rêve la troisième ligne de Montpellier, Romane Ménager, déjà présente en 2018.
Si les Bleues ont réalisé jusqu'à présent un parcours parfait en terme comptable avec quatre victoires bonifiées, les "Red Roses", en tête du classement grâce une meilleure différence de points, ont fait mieux: elles ont impressionné.
Elles ont d'abord étrillé l'Ecosse 57-5, puis écrasé l'Italie 74-0, dégoûté le Pays de Galles 58-5 avant d'atomiser l'Irlande 69-0, avec plus de dix essais par match en moyenne!
- "Prendre des risques" -
Ce qui est loin d'être le cas pour les Françaises qui, malgré leurs cinq essais inscrits en moyenne par match, ont balbutié leur rugby par moments au point de terminer "frustrées" chacune de leurs rencontres, en raison notamment de deuxièmes périodes inabouties.
Un relâchement inenvisageable vu le défi qui attend samedi la bande à Gaëlle Hermet: lors des dix dernières confrontations entre les deux nations, l'Angleterre l'a emporté neuf fois.
Mais à y regarder de plus près, l'espoir est permis. Tout d'abord parce que la France a gagné 21 de ses 22 derniers matches à domicile dans le Tournoi. Ensuite, parce que les trois dernières rencontres entre ces deux nations se sont terminées sur un très petit écart.
En avril dernier à Lille, les Anglaises s'étaient imposées 17 à 15, dans un match interrompu à la 62e minute en raison d'une coupure de courant. Une semaine plus tôt, elles n'avaient gagné que de quatre points (10-6) au Twickenham Stoop. Et en novembre 2020, à nouveau à Londres, les "Red Roses" l'avaient emporté "que" 25 à 23.
Autre point positif: la défense. Sur leurs quatre premiers matches, les Bleus ont effectué une moyenne de 170 plaquages, contre "seulement" 112 pour les Anglaises, ne concédant que trois essais.
"L'Angleterre, comme la France, ce sont surtout deux paquets d'avants", les Tricolores possédant le meilleur taux de mêlées gagnées dans le Tournoi (97%), tandis que l'Angleterre est la plus solide sur les mauls, souligne pour sa part Thomas Darracq, le responsable sportif des Bleues, pour qui "la capacité à prendre des risques" sera également cruciale.
Avec une équipe composée de jeunes "pleines de fraîcheur", et d'anciennes de 2018 au "vécu" précieux, tout est possible, estime Annick Hayraud.
Car un "Crunch" reste toujours unique. La sélectionneuse en est convaincue: "on a la capacité de battre cette équipe".
M.Tran--RTC