C1: le Real Madrid s'enfonce dans la crise
Le Real Madrid, champion d'Europe et d'Espagne en titre, si solide et souverain l'an dernier, a vu ses faiblesses éclater au grand jour avec une deuxième défaite de rang face à l'AC Milan mardi (3-1), plongeant le géant espagnol dans la crise.
Cela faisait 15 ans. Quinze ans que les supporters merengues n'avait pas connu deux défaites consécutives dans leur forteresse, le Santiago-Bernabéu, en encaissant trois buts ou plus.
Nous étions alors en 2009 et le Real venait de subir l'une des plus grandes humiliations de son histoire face au FC Barcelone de Messi et Guardiola (6-2), suivi par un revers (3-1) face à Majorque.
Le scenario semble aujourd'hui se répéter pour le Roi d'Europe, corrigé à nouveau par son éternel rival barcelonais (4-0) et par l'AC Milan (3-1) en l'espace de deux semaines. Avec, dans les deux cas, des problèmes flagrants de solidité, d'équilibre, de créativité et d'efficacité des deux côtés du terrain. Assez pour enfoncer le club madrilène dans un profond marasme.
L'entraîneur Carlo Ancelotti, loué pour sa gestion exceptionnelle l'an passé, semble aujourd'hui peiner à trouver des solutions pour relancer son équipe.
"Désastre", "incendie", "ridicule"... La presse espagnole se veut mercredi très alarmiste.
"0-4... et maintenant ça. Les Blancos répètent les mêmes erreurs que dans le Clasico dans un nouveau match médiocre", titre le quotidien Marca, déplorant dans ses pages un manque cruel "de jeu et d'intensité" et des "erreurs défensives" qui finissent par punir le Real "y compris dans sa compétition fétiche".
"Le cauchemar continue!", titre son concurrent AS avec une photo de Kylian Mbappé, encore en échec mardi malgré plusieurs occasions, tête basse.
- L'ombre de Kroos -
Si l'arrivée dans ses rangs de l'attaquant français faisait, sur le papier, du Real le candidat tout trouvé à sa propre succession en C1, et à tous les autres trophées à sa portée, le club madrilène demeure loin de ses standards et Ancelotti incapable de mettre ses stars dans les meilleures conditions -ce qui est pourtant sa marque de fabrique.
"Nous ne sommes pas bons, nous ne sommes pas capables de produire un travail collectif efficace", a-t-il regretté, en disant accepter les critiques.
"On doit mieux défendre, car c'est la clé. On doit chercher des solutions pour avoir une équipe plus solide. (...) On doit s'améliorer tactiquement, ce n'est pas un problème individuel, mais une question de sacrifice, de concentration et de travail collectif", a jugé le technicien italien.
Pour l'ancien joueur, coach et directeur sportif merengue Jorge Valdano, consultant pour la chaîne Movistar, Ancelotti a bien sa part de responsabilité, mais les soucis du géant espagnol vont bien au-delà.
"Il y a de grands joueurs qui n'ont toujours pas donné leur meilleure version. Il n'y a pas d'équilibre dans cet effectif. Je crois que nous avons sous-estimé le départ à la retraite de Kroos. Car c'est au milieu de terrain que l'équipe n'est pas équilibrée", a estimé l'Argentin.
"La présence de Kroos était cruciale, car il savait être patient quand c'était nécessaire, et aussi accélérer quand il fallait. Le Real a perdu beaucoup de choses sans Kroos et n'est pas capable de les compenser, même avec certains des meilleurs joueurs du monde", a-t-il conclu.
Il y aura bientôt urgence, avec déjà neuf points de retard en Liga sur le FC Barcelone (avec un match en moins) et deux défaites en quatre journées de C1 qui pourraient compliquer le parcours vers une 16e couronne, objectif affiché lors de l'arrivée de Mbappé.
P.Ortiz--RTC