Roland-Garros: Zverev se blesse et laisse Nadal en finale
Le match était tendu, de haut niveau, Rafael Nadal était poussé dans ses retranchements par Alexander Zverev, très agressif, jusqu'au drame après plus de trois heures de jeu: cheville tordue, l'Allemand est évacué du court en fauteuil roulant permettant à l'Espagnol de se qualifier pour sa 14e finale de Roland-Garros.
"Bien sûr, être en finale une fois de plus est un rêve mais en même temps, que ça se termine comme ça, le voir pleurer dans les vestiaires, c'est un moment très difficile", a commenté Nadal en attendant la seconde demi-finale entre Marin Cilic (23e) et Casper Ruud (8e).
Après des matchs d'anthologie enchaînés contre Felix Auger-Aliassime et Novak Djokovic aux tours précédants, celui face à Zverev était du même acabit puisque les deux hommes avaient dépassé les trois heures de jeu avant même d'avoir terminé le deuxième set.
Mais sur une reprise d'appui après avoir frappé un coup droit en bout de course, Zverev s'est violemment tordu la cheville droite. Il s'est immédiatement écroulé, s'est roulé dans la terre battue et après quelques minutes, le visage crispé par la souffrance, il a été évacué dans un fauteuil roulant. Il est revenu sur le court en s'appuyant sur des béquilles, le pied droit à l'air, pour officialiser son abandon. Le score était de 7-6 (10/8), 6-6 en faveur de Nadal.
"C'est très dur, je suis très triste pour lui. Il jouait un tournoi incroyable, je sais combien il se bat pour gagner un tournoi du Grand Chelem, mais pour le moment, il a été malchanceux. Je suis sûr qu'il va en gagner, et pas qu'un, mais beaucoup plus", a affirmé le Majorquin qui n'est plus qu'à une victoire d'un phénoménal 14e titre à Roland-Garros, son 22e titre du Grand Chelem (nouveau record avec deux longueurs d'avance sur Roger Federer et Novak Djokovic).
- Dernier obstacle -
Cet ultime obstacle, Casper Ruud ou Marin Cilic qui n'avaient jamais atteint le dernier carré Porte d'Auteuil et qui s'affrontent vendredi en début de soirée, sera quoi qu'il arrive, sur le papier, un écueil moins effrayant que les trois derniers effacés par l'Espagnol.
D'autant que ce dernier, qui n'a perdu que trois matchs dans son tournoi fétiche pour 111 victoires, n'y a jamais été battu en finale.
Reste l'épée de Damoclès qui peut ruiner à n'importe quel moment les espoirs du tenant du record en Grand Chelem (21): cette satanée douleur au pied gauche qui peut se réveiller à tout moment.
Lui a assuré que le pied tiendrait pour la durée de son 18e Roland-Garros car son médecin est auprès de lui et lui fait ce qu'il faut pour maintenir la douleur en sommeil.
Quoi qu'il en soit, il jouera sa 30e finale majeure, à une longueur de ses grands rivaux Djokovic et Federer mais avec une plus grande réussite (0,7% contre 0,6%).
- Anniversaire -
Il devient ainsi le deuxième plus vieux finaliste après Bill Tilden (37 ans) depuis l'édition initiale des Internationaux de France en 1925 et pourrait devenir le plus vieux vainqueur dimanche.
Face à Zverev, le jour de ses 36 ans, Nadal a reçu le même accueil que celui qu'il avait lui-même réservé à son grand rival Djokovic en quarts: l'Allemand s'est montré immédiatement très agressif et, en entrant dans le court a pris Nadal à la gorge sans lui laisser le temps d'installer son jeu.
Petit à petit toutefois, Nadal a réussi à repousser son adversaire et a trouvé son rythme.
Les deux hommes en sont arrivés au tie break où l'Allemand, s'appuyant sur son très gros service (202 km/h de moyenne sur sa première balle) a mené 6/2. Provoquant des éruptions vocales du public à chaque point, Nadal est revenu à 6/6.
C'est finalement Nadal qui a remporté la première manche après 1h31 de bras de fer.
Malgré la perte de ce premier set, Zverev a maintenu sa tactique, saisissant la moindre balle courte de son adversaire pour attaquer et entrer dans le court.
Après s'être échangé les mises en jeu à quatre reprises, les deux joueurs en sont arrivés au douzième jeu. Et sur l'ultime balle, la frappe de Zverev est sortie dans le couloir donnant le jeu à Nadal, tandis que l'Allemand s'effondrait.
Ch.Schroeder--RTC