Rallye de Sardaigne: Tänak contre-attaque
L'Estonien Ott Tänak (Hyundai) a confirmé sa domination sur les pistes de Sardaigne pour remporter dimanche son premier rallye de l'année et revenir à la troisième place au Championnat du monde (WRC) toujours mené par l'inaccessible Kalle Rovanperä, 5e en Italie.
En remportant neuf des dix-huit spéciales disputées depuis jeudi (deux ont été annulées vendredi et une interrompue samedi), le champion du monde estonien 2019 a dépassé le cap des 300 étapes gagnées dans sa carrière et a surtout écrasé la concurrence.
Aussi à l'aise au volant de sa Hyundai sur les pistes étroites que sur les piégeuses bosses en terre qui font la réputation de l'épreuve sarde, Tänak a parfaitement géré, sans spécialement forcer mais sans montrer de faiblesses.
Après un samedi parfait (six victoires en sept spéciales), il a enchaîné dimanche dans la région d'Alghero (nord-ouest de l'île).
Déjà lauréat en Sardaigne en 2017, il a empoché deux des quatre spéciales dominicales (ES18 et ES20) face à des rivaux résignés et attendant la "Power stage" (ES21) offrant des points supplémentaires aux cinq premiers de cet ultime chronomètre de 7,1 km.
Outre son coup de volant, Tänak, le seul à avoir gagné un championnat du monde lors des 18 dernières années hors les ogres français Sébastien Loeb et Sébastien Ogier, a aussi eu un peu de réussite.
Vendredi, les deux dernières spéciales avaient été annulées alors qu'il avait un problème de transmission qui aurait pu lui faire perdre du temps, et samedi, il a profité de la sortie de piste précoce du leader finlandais Esapekka Lappi.
Avec sa première victoire depuis février 2021 (15e succès en rallye), Tänak revient à la troisième place au Championnat du monde à l'issue de cette cinquième manche (sur 13).
- Beau week-end pour Loubet -
L'Estonien a même cru pouvoir prendre la deuxième place à Thierry Neuville (Hyundai), qui a vécu un week-end difficile entre problèmes mécaniques vendredi et abandon sur accident samedi.
Mais le Belge a sauvé sa place de dauphin en remportant la "Power stage", revenant ainsi de Sardaigne malgré tout avec cinq points, ce qui lui permet d'en conserver trois sur Tänak au championnat.
Un championnat plus que jamais dominé par Kalle Rovanperä (Toyota), pas follement à l'aise sur la terre glissante de Sardaigne. Mais à défaut d'un quatrième succès de rang, après avoir gagné en Suède, en Croatie et au Portugal, le jeune Finlandais a préservé une utile 5e place qui lui permet de porter à 55 points son avance sur Neuville.
"Prendre plus de points que Thierry, c'est le plus important", a-t-il résumé.
L'Irlandais Craig Breen (Ford) et l'Espagnol Dani Sordo (Hyundai) se sont eux livrés à un beau duel pour compléter dans cet ordre un podium d'où est exclu Toyota pour la première fois cette saison.
L'autre animateur du week-end a été le Français Pierre-Louis Loubet, très régulier pendant les trois jours pour décrocher le meilleur classement de sa carrière en WRC (4e).
Le lauréat de la catégorie inférieure WRC2 en 2019 est resté au contact du trio de tête sans erreur de concentration. Au contraire de son compatriote et coéquipier chez Ford Adrien Fourmaux qui, après un beau rallye jusqu'à samedi soir, est parti à la faute lors de la dernière spéciale du jour alors qu'il était 5e, et n'a pu reprendre dimanche.
Lors de la prochaine manche, ce sont deux autres Français qui seront au coeur de l'attention: Ogier et Loeb, engagés seulement sur certaines épreuves, sont attendus au Kenya (23-26 juin).
Ch.Jacobs--RTC